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Baltasar Garzon : Juge ou politique ?

Il ne se déplace qu’en voiture blindée. Tout aussi blindée que la force de son caractère. Son domicile est sous surveillance permanente et lui-même est toujours entouré de gardes du corps. La justice est pour lui un sacerdoce. Il l’exerce avec passion. Une passion qui peut facilement, et par définition, se transformer en excès. Don Baltasar Garzon est en lui-même, et comme dit de lui un organe de presse français, « un étrange croisement entre Tintin et le Cid Campeador, Julio Iglesias et Eliot Ness ». Il y a à la fois du Saint-Just et du professeur Tournesol chez ce quadragénaire qui dit se battre contre le crime organisé, la corruption et le terrorisme. Baltasar Garzon est ainsi fait: un mélange de slogans.
Des slogans qu’il n’a cessé cependant de mettre en pratique. Pendant les premières années de sa carrière, Baltasar Garzon exerce sa profession de magistrat dans un Tribunal d’Almeria. Il commence très tôt son «ascension météorique». Son action contre le terrorisme, peu avant l’ordre qu’il a donné d’arrêter à Londres le Général Pinochet dont l´extradition au Mexique a été sollicité par le même Don Baltasar, la renommée de Garzon a commencé à s’installer depuis 1998, date à laquelle il a commencé à faire parler de lui en ayant donné une nouvelle impulsion à la lutte contre le mouvement séparatiste basque ETA. C’était en s’attaquant non seulement aux commandos de tueurs, mais à toutes les sociétés dites écrans et aux « vitrines » culturelles, politiques ou financières de l’organisation armée. Après avoir déclaré illégale «Gestoras pro amnistia», une association basque qui milite, de part et d’autre des Pyrénées, en faveur des prisonniers d’ETA, mis hors la loi «Egin», un quotidien qui participait au financement d’ETA, et l’organisation politique Ekin, et celle des affaires extérieures Xaki et du rassemblement des jeunes, Haika, fait arrêté plusieurs militants des différents mouvements séparatistes basques, Don Baltasar s’est donné, et depuis le 11 septembre 2001, une nouvelle mission : le terrorisme dit islamiste.
Le 13 novembre 2001, soit deux mois après les attentats de New York et de Washington, il démantelait une filière d’Al Qaida. Huit membres présumés du réseau ont été incarcérés. Le dossier d’instruction fait état de plusieurs chefs d’inculpation : « appartenance à une organisation terroriste, vol, falsification de documents, complicité d’attentats contre des personnes ». Son action s’est davantage accentuée avec les attentats de Madrid. Depuis, les ordres d’arrestation n’ont cessé de fuser. Notamment contre des Marocains qui représentent une écrasante majorité des 17 personnes incarcérées en Espagne dans le cadre des attentats du 11 mars.
Ce qui fait dire au juge le plus célèbre d’Espagne, si ce n’est de l’Europe, que le Maroc compterait quelque 100 cellules terroristes liées à Al-Qaïda, comptant chacune 5 à 10 membres chacune, et qui sont susceptibles de mener des attentats-suicide, constituant ainsi la pire menace terroriste pour l’Europe. Une déclaration qui n’aurait pas été sans plaire à un certain José Maria Aznar.

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