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Benabdallah : «Vers de nouvelles relations avec RSF»

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ALM : Après la visite du secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, peut-on considérer que la hache de guerre entre cette organisation et les autorités marocaines est définitivement enterrée ?
Nabil Benabdallah : Nous n’avons jamais eu de guerre avec personne. Il était nécessaire que la situation de la presse au Maroc soit perçue correctement et objectivement. Cela semble être le cas aujourd’hui. La visite au Maroc de Robert Ménard lui a permis de constater les changements considérables intervenus dans le Royaume, et en particulier en matière d’évolution de la liberté de la presse au Maroc aussi bien écrite qu’audiovisuelle. Lors de cette visite, il a pu se rendre compte de lui-même de la liberté d’expression qui prévaut dans la pratique journalistique dans notre pays. Sur ce chapitre précis, le Maroc a enregistré des progrès indéniables. Cette dynamique que connaît le secteur de la presse est à placer dans le contexte d’ouverture et de développement, remarqué et remarquable, que connaît l’ensemble du pays.    

Comment expliquez-vous le changement subit de RSF envers le Maroc ?
Lorsqu’on prend la peine d’écouter, de discuter et de voir la situation dans sa globalité et dans sa dynamique, la perception devient forcément plus précise. Cela signifie que le dialogue s’installe sur de nouvelles bases. A cette occasion, nous avons échangé avec M. Ménard des propos objectifs sur un certain nombre de questions : l’évolution de la liberté de la presse au Maroc, les Assises nationales de la presse, la refonte du Code de la presse en cours de préparation, le projet de création du Conseil national de la presse, la mise en œuvre du Contrat-programme (50 millions DH sont débloqués par l’Etat à titre d’aide à la presse écrite), la Convention collective, l’institutionnalisation de la déontologie du métier de journaliste, quelques précisions sur les procès intentés à certains journaux, la libéralisation de l’audiovisuel, avec l’émergence de nouvelles radios et télévisions privées, la signature du Contrat-programme avec la SNRT, etc. Evidemment, tout cela concourt forcément à forger une analyse plus juste de la situation de la presse dans notre pays. Il est clairement apparu que, sur le fond de nos entretiens, il n’y avait pas de désaccords importants avec RSF. Nous avons, certes, entendu un certain nombre de réserves de la part de cette organisation, exprimées sous forme d’interpellations et d’observations. Mais la teneur de ses propos, lors de la visite de son secrétaire général, était plutôt positive.
En saluant l’opportunité d’une telle rencontre, qui lui a certainement permis ainsi qu’à son association de mieux cerner la réalité de la presse nationale, il s’est dit satisfait du climat d’ouverture du Maroc. Pour lui, comme pour nombre d’observateurs internationaux, le Maroc reste l’un des rares pays arabes à offrir aujourd’hui un exemple de démocratie viable.  

Peut-on dire que le Maroc et RSF s’engagent dans une nouvelle ère ?
Absolument. Cela dit, nous sommes tournés désormais vers l’avenir. Il y a encore des échéances décisives qui attendent notre pays sur le plan des médias mais aussi dans tous les domaines touchant à la modernisation du pays. Il est, donc, dans l’intérêt du Maroc de ne pas trop s’appesantir sur le passé. L’avenir est prometteur. Il faut juste savoir prendre les bonnes décisions qui consolideront notre projet de société.

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