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Cadrage : L’obligation d’un choix

Le processus démocratique est un tout. Et tout démocrate qui se proclame en tant que tel a obligation d’y prendre part et d’agir pour qu’à la fin du parcours, on sorte avec des résultats probants et des institutions à même de faire face à l’ensemble des défis que le pays est appelé à relever.
Deux défis majeurs. Le premier a trait à la consolidation de la démocratie, le second a trait au développement économique et social. L’un et l’autre étant liés, on ne peut faire l’impasse sur l’apport de tous les citoyens pour y parvenir. Alors que pas moins de quatorze millions de Marocains sont appelés aux urnes aujourd’hui, deux attitudes sont observées.
La première proclame contre vents et marées que les dés sont pipés et les jeux déjà faits. À quoi bon donc se prosterner devant une urne, aussi transparente soit-elle, pour y mettre un bulletin qui ne vaut rien en fin de compte ? Pour participer aux élections, il faut réunir les garanties nécessaires pour une opération de votation transparente et propre, argumente-t-on. La deuxième attitude, nihiliste par essence, proclame que rien n’a changé et que tant que les choses demeurent en l’état, toute participation aux élections s’apparente à une trahison de la cause du peuple, à une hérésie.
Les tenants de l’une ou de l’autre version oublient une chose vitale : la démocratie comme tout autre mode de gouvernance est perfectible.
L’idéal n’est pas de ce monde. Mais pour parfaire notre démocratie, il faut que tout un chacun y mette du sien pour d’abord barrer la route aux anciennes méthodes qui peuvent resurgir et fausser le jeu, ensuite pour corriger les erreurs constatées et peaufiner le dispositif en place. Quand on dit que les résultats sont connus d’avance, on condamne de facto toute possibilité d’avancer. On condamne des efforts consentis pendant des années, on condamne des sacrifices faits pendant des décennies et on condamne surtout l’avenir des générations à venir. Voter n’est pas uniquement un slogan de circonstance, il n’est pas non plus un simple appel à la mobilisation civique ponctuelle. Il est avant tout un devoir de citoyenneté.
Une part du contrat qui lie le démocrate-citoyen à son pays. Le trafic, l’achat des voix, la pression de lobbies de divers genres, cela existe partout, y compris dans les plus anciennes démocraties. Mais là, avec la contribution de tous les citoyens à l’édifice démocratique, on trouve facilement les moyens de limiter les dégâts et de faire avancer les choix démocratiques dans la transparence. L’enjeu principal des législatives du 27 septembre est le taux de participation, le reste, des réglages administratifs, des compromis politiques ou des aménagements constitutionnels viendront selon les exigences de la conjoncture et en fonction de l’implication et des rapports de force parmi les tendances politiques. Mais la culture de la participation, elle, est l’affaire de toute la communauté nationale, elle relève de la conscience et des devoirs premiers du citoyen. Un enjeu qui se situe en amont de toute appartenance et de toute obédience.

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