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Cadrage : Stabilité

Les récentes augmentations des prix ont eu pour conséquence d’induire une véritable levée de boucliers au sein des mondes syndical et associatif et de remettre sur le métier la question de l’érosion tendancielle du pouvoir d’achat des Marocains tout au long de ces dernières années. Pareille situation est d’autant plus dangereuse que peu de filets sociaux institutionnels existent pour en atténuer les effets. Hormis l’INDH et les différentes actions qu’elle a initiées pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion, il n’y a, au Maroc, ni échelle mobile des salaires, ni allocations de chômage, ni systèmes de prise en charge des vieillards et des personnes dans le besoin, ni système de retraite performant. Pis : bien que la gestion macro-économique ait réussi à garantir la stabilité financière du Royaume, elle a échoué à soutenir la croissance et à assurer une évolution plus favorable de la structure économique. Outre le fait que l’offre de main-d’œuvre augmente toujours plus rapidement que la capacité d’absorption de l’économie, l’écart entre le milieu rural et urbain demeure important.
Les dépenses publiques consacrées aux secteurs sociaux, bien qu’à la hausse, sont toujours insuffisantes pour sortir la population de la pauvreté et réduire les vulnérabilités. Ce qui a pour conséquence d’alimenter les rangs de l’islamisme et des autres formes d’actions délictueuses, dont l’une des expressions les plus accomplies n’est autre que le secteur informel.
La situation ne risque pas de changer dans un futur proche. A en croire les conclusions préliminaires rendues publiques en juin dernier par la mission de consultations du Fonds monétaire international, notre pays devrait éviter que de nouvelles concessions salariales accordées dans le cadre du dialogue social n’érodent les gains générés par le succès du départ volontaire à la retraite. Il serait donc vain de croire que le Premier ministre qui a toujours su bien manœuvrer face aux syndicats s’y résolve. Mais, même s’il le faisait, sa décision ne serait pas d’une importance capitale vu que les dernières augmentations des prix que son gouvernement a décidées ne touchent pas uniquement les travailleurs, mais l’ensemble des Marocains. Les premiers ne  constituant qu’une infime partie des seconds, une solution peut leur être proposée avec l’aval des différents partenaires sociaux. Pour les seconds, celle-ci serait difficilement applicable vu qu’ils n’appartiennent pas au monde du travail, mais à ceux de l’informel et de la précarité.
Pour en atténuer les effets de la baisse de leur pouvoir d’achat, il faudra donc que l’Exécutif fasse preuve d’imagination. Il doit développer des approches nouvelles. Il y va de la stabilité du pays et de la quiétude de ses habitants.

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