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Éditorial : Equilibrisme

© D.R

Dernière ligne droite pour le projet de budget 2006. Présidée par le chef du gouvernement, une commission composée d’une brochette de ministres était à pied d’oeuvre jusqu’à 3 heures du matin de ce mercredi 12 octobre au siège de la primature. Il s’agissait de discuter les différentes mesures fiscales à caractère parfois impopulaire (  certaines exonérations supprimées, toilettage de la TVA…) introduites par le département des Finances dont les services étaient appelés le lendemain  à recalculer les équilibres généraux en fonction des derniers arbitrages du Premier ministre.  C’est lui qui mène les débats après avoir tracé les grandes lignes du futur budget qu’il convient de mettre au point en tenant compte des priorités de développement du pays mais aussi des contraintes des grands équilibres macro-économiques.
La loi de Finances 2006, qui ne doit pas tellement être différente des précédentes, a ceci de particulier qu’elle s’inscrit sous le signe de l’Initiative nationale du développement humain. Avant l’avènement de l’INDH, le gouvernement injectait chaque année quelque 20 milliards de Dhs dans le social. Mais cette enveloppe colossale n’intégrait pas la dimension du revenu pourtant indispensable pour permettre aux bénéficiaires d’être autonomes.     
Pour ce “chantier d’un règne“, il va falloir dégager pour le premier exercice les fonds nécessaires évalués à un peu plus d’un milliard de Dhs. Les finances du pays sont ce qu’elles sont surtout avec l’amenuisement des recettes des privatisations et la baisse des rentrées douanières. Pour ces raisons-là, les réajustements des budgets de fonctionnement de certains ministères seraient  certainement inévitables. Par contre, les autres dont l’action embrasse les grands chantiers du pays avec des projets ponctuels bénéficieront d’un surcroît d’attention et d’effort. C’est le cas notamment du secteur de l’Éducation qui devait faire l’objet d’un effort particulier avec l’équipement cette année en ordinateurs de 75% des collèges et lycées du Royaume. Sans oublier la nécessité de formation de contingents supplémentaires d’ingénieurs intermédiaires dans les secteurs où le Maroc possède des avantages comparatifs.
Le déficit budgétaire réel devrait tourner autour de 5,7% du PIB en raison de la décision d’intégrer les départs volontaires en une seule année, qui représentent  plusieurs milliards de Dhs. Mais l’État va économiser chaque année quelque 2,5 milliards de Dhs grâce à l’allègement de la pression sur la masse salariale.
Quant au pétrole dont l’envolée vertigineuse a mis à mal les finances du pays, le ministère de tutelle table pour 2006 sur un baril à 60 dollars. Pourvu que des événements exceptionnels à l’échelle planétaire ne viennent encore bousculer ce fragile équilibre. Si les pluies sont au rendez-vous cette saison, le taux de croissance tournerait autour de 4,5%. Au Maroc, gouverner c’est toujours pleuvoir. 

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