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Éditorial : Le cas Osman

Le RNI ne va pas bien. La situation de ce dernier est même délicate. Certains membres sont de nouveau en désaccord avec le président Ahmed Osman. Les griefs portent moins sur un débat d’idées ou une vision pour l’avenir que sur l’argent du parti : les comptes ne seraient pas très clairs.
Du haut de ses 75 ans et de son expérience politique, M. Osman en est arrivé à ne plus répondre à ses détracteurs dans une espèce d’autisme politique dont il a seul le secret. Une chose est sûre : l’intéressé croit toujours en sa bonne étoile alors que le pays est en train de changer profondément. Mais quand on aura occupé les postes les plus en vue dans les années fastes, Primature, Affaires étrangères et Perchoir, quand on aura été très proche du Roi défunt et des circuits de décision, quand on aura été le mentor d’une camarilla de ministres dont la plupart devenus ex sont aujourd’hui contre lui, il est difficile de ne pas se prendre pour une icône quasi-intouchable. Or, dans son for intérieur, M. Osman doit être malheureux en estimant qu’il n’a pas été politiquement récompensé pour ses états de service et qu’il peut encore jouer un  rôle dans le Maroc nouveau. Sinon, comment alors expliquer le fait qu’il est allé chercher la reconnaissance à l’étranger, précisément à l’institut biographique américain qui l’a élu parmi les 100 personnalités du monde de 2004 ?  Ainsi  raisonne celui dont la formation qu’il a fondée en 1978 se confond avec sa personnalité charismatique. M. Osman, qui doit sans doute se reconnaître de moins en moins dans une scène politique en mal de repères, se sent braqué, voire agressé par ceux parmi les siens qui insistent aujourd’hui plus qu’hier pour qu’il passe la main ou rende des comptes non pas politiques mais financiers. L’argent comme alibi. Encore et toujours. Dans ces conditions, le président du Rassemblement n’est pas loin de penser qu’il est victime de l’ingratitude de son équipe.                      
Maintenant, Ahmed Osman est un homme seul. Seul face à son passé qu’il juge brillant, en quête d’une sortie qui soit à la hauteur de sa stature, il s’est habitué à être le seul homme à bord. Cette situation a fini par exaspérer même les fidèles d’entre les fidèles qui commencent eux aussi à ne pas comprendre la capacité qu’il a à ne pas changer. Mais lui sort invariablement cette réponse qui n’est pas vraiment fausse : le RNI est le seul parti (créé par l’administration) qui est encore debout avec une présence importante dans les deux Chambres du Parlement et une participation assez valable au gouvernement. À ses yeux, c’est là un signe incontestable de bonne santé du RNI.  Cette réalité trouve son explication dans le fait que le parti a été bâti autour d’individualités qui pour la majorité sont des notables lotis surtout en avoirs, capables de gagner leurs sièges sous la coupole. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas moderniser les structures du Rassemblement qu’il s’agit surtout de pérenniser.   

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