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Éditorial : Lobbies

Le désastre financier de la RATC et le malaise social qu’il provoque régulièrement chez son personnel n’est que l’expression du problème complexe du transport en commun à Casablanca. Un transport qui ne répond à aucune norme, ni de confort, ni de sécurité ni de modernité. Ce ne sont pas seulement les autobus de la RATC qui sont dans cet état de délabrement très avancé.
Les véhicules des sociétés de transport privé, censés tirer ce service vers le haut en offrant aux usagers un mode de déplacement de qualité, sont eux aussi vétustes et polluants. Ce qui dénote un manque d’entretien flagrant et un sens prononcé de l’irresponsabilité.
En fait, ces autobus, qui ressemblent à des carcasses allant en brimbalant et en cahotant à grand bruit, sont bons à être expédiés définitivement en fourrière. Et pourtant, ils roulent ces engins de la mort perclus de rouille et de cambouis, souvent n’importe comment et dans tous les sens, en se rendant régulièrement coupables de délinquance routière. Sans parler de la pollution crasseuse qu’ils génèrent dans toute la ville. Pour un désastre c’est un désastre. Les Casablancais ne méritent-ils pas mieux ?
Cette situation, pourtant inquiétante, ne semble pas interpeller outre mesure les pouvoirs publics ni les autorités locales. On laisse faire. On ferme les yeux. Le laxisme comme mode de gestion des affaires de la cité continue de plus belle. Jusqu’à quand ? Il est vrai que le cas du transport en commun à Casablanca n’est pas facile à résoudre du fait qu’il a vécu pendant plus de deux décennies au moins dans l’anarchie nourrie par un système prébendier adossé à des intérêts déclarés et occultes. C’est cette situation complexe et enchevêtrée que le Wali Driss Benhima tente sans grand succès jusqu’à présent de dénouer en privilégiant la réorganisation du transport sur de nouvelles bases. Quand Rabat continue à interférer dans ce dossier, court-circuitant ainsi les initiatives locales et quand les lobbies agissent en sous-main pour maintenir le statu quo , il est malhonnête de ne pas accorder des circonstances atténuantes au patron de la Wilaya ou au président de la communauté urbaine.
Ces deux premiers responsables de la capitale économique ne peuvent pas prendre sérieusement ce problème à bras-le corps alors que leur marge de manoeuvre est réduite d’office. Le gouvernement est appelé à donner les pleins pouvoirs aux autorités compétentes de Casablanca pour prendre les mesures nécessaires susceptibles de régler ce casse-tête urbain.

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