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Grandes stars pour petites villes

© D.R

C’est la dispersion des voix qui a marqué les élections communales dans toutes les villes du pays. Qu’il s’agisse des grandes métropoles ou des petites villes, la carte politique des conseils communaux enfantée par le scrutin du 12 septembre est tellement disparate que rassembler une majorité est une mission qui s’avère difficile voire même impossible dans certains cas. Mais, ce constat d’ordre général n’empêche pas l’existence de quelques cas particuliers où la constitution d’une majorité a été plus facile. Ainsi, l’on a pu constater comment dans certaines villes du Royaume, la formation d’une coalition s’est avérée être un exercice facile malgré l’éclatement de la carte politique, tandis que dans d’autres localités, des candidats sont en train de créer la surprise malgré le faible score qu’ils ont réalisé. Enfin, il existe des cas où le scrutin n’a été qu’une simple formalité en se réduisant à un plébiscite d’une liste précise qui est restée sans véritable adversaire politique. Le premier cas est illustré par des villes comme Nador où le candidat à la présidence du Conseil communal du parti du Rassemblement National des Indépendants (RNI) a rassemblé autour de sa candidature la majorité des élus de la ville. Il s’agit de l’actuel ministre de l’Emploi, des Affaires sociales et de la Solidarité, Mustapha Mansouri, dont la liste n’a obtenu que quatre sièges mais dont la popularité fait l’unanimité chez les grands électeurs qui n’ont pas hésité à soutenir sa candidature. Ainsi, dans un conseil composé de 4 membres RNI, 4 membres UC, 2 membres MDS, 2 membres FFD entre autres, c’est le RNI qui va remporter la présidence. Ce qui signifie que la popularité et le charisme dépassent le critère de la couleur politique dans certains cas. Dans la deuxième catégorie à savoir celle des situations où un candidat minoritaire réussit à réunir une majorité formée par des partis ayant obtenu des scores importants. C’est le cas de la ville de Mohammedia. En effet, le conseil de la commune urbaine de cette ville risque d’être présidé par l’un des partis qui se trouvent en dernière place quant au nombre de sièges obtenus. Il s’appelle Mohamed Attwani. Tête de liste du RNI, il n’a réussi à faire passer que trois membres dans un conseil composé de 39 élus. La carte politique est formée par 9 sièges du PJD, 5 sièges du PI ainsi que 3 PND et 2 UC. Malgré son faible score devant des partis comme le PJD, Attwani aspire à la présidence et a réussi à attirer plusieurs membres autour de sa candidature. D’ailleurs, ce n’est pas la première fois que cela lui arrive. Il avait réussi à décrocher la présidence de la Chambre de commerce, d’industrie et de services de Mohammedia alors qu’il n’avait que deux partisans au lendemain des élections professionnelles. Enfin, il y a des villes où le candidat a été tout simplement plébiscité par les électeurs de sa circonscription. Parmi les cas qui illustrent cette situation spéciale, il y a lieu de mentionner deux villes à savoir Assilah et Essaouira. Dans la première, c’est le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Mohamed Benaïssa, qui sera certainement élu président du conseil communal. La liste de ce candidat a en effet obtenu 21 sièges sur un total de 23 qui composent le conseil de la ville. Un raz-de-marée qui serait plutôt assimilé à un plébiscite qu’à des élections. Un score qui ne laisse aucun doute sur le nom de la personne qui dirigera les affaires locales durant les six années à venir et qui sera certainement Mohamed Benaïssa. Idem pour Essaouira, où la liste du Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) dirigée par le fameux milliardaire Miloud Chaabi a obtenu une majorité écrasante par rapport aux autres formations. Ainsi, la liste de Chaabi a décroché 17 sièges sur un total de 31 que compte le conseil de la ville. Une simple analyse de ce score montre que les électeurs de la ville d’Essaouira n’ont pas voté pour le PPS mais qu’ils ont plébiscité Chaabi. Rappelons que cet homme d’affaires a toujours été un istiqlalien convaincu durant des décennies avant de se convertir au socialisme, il y a quelques mois. Ce qui signifie que les habitants de la ville qui l’ont élu à la Chambre des représentants le 27 septembre 2002 en tant que candidat Istiqlal sont les mêmes qui ont voté pour lui sous la couleur du PPS lors des communales du 12 septembre. C’est donc la personne et non le parti que les habitants d’Essaouira ont toujours choisi. Ainsi, l’on peut conclure que l’électeur marocain utilise différents critères au moment de choisir ses représentants et ses élus selon la ville et selon le candidat et que, sur la liste de ces critères, la couleur politique arrive en dernier lieu.

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