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La circulaire de Benkirane divise les syndicats

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La tension monte d’un cran entre les syndicats et le chef de gouvernement. Ce dernier a diffusé une circulaire annonçant de nouvelles mesures pour la lutte contre l’absentéisme des fonctionnaires des administrations publiques. La circulaire prévoit notamment des retenues sur les salaires des fonctionnaires s’absentant sans justification. Certaines centrales syndicales ont salué l’initiative sans pour autant cacher leurs craintes. C’est le cas pour la FDT (Fédération démocratique du travail) dont le secrétaire général, Abderrahmane Azzouzi, regarde avec suspicion le timing choisi par le gouvernement. «Nous n’allons jamais défendre un fonctionnaire qui s’absente sans motifs valables. C’est la raison pour laquelle notre syndicat salue l’initiative du gouvernement si bien évidemment elle vise uniquement à lutter contre l’absentéisme dans la fonction publique. Cependant, le timing de la diffusion de cette circulaire nous pousse à douter des vraies motivations de l’Exécutif», déclare-t-il. Et de poursuivre: «Il ne faut pas oublier que cette circulaire intervient quelques semaines seulement après une autre décision du gouvernement relative à l’instauration des ponctions des salaires des grévistes. Il convient donc de se demander pourquoi le chef de gouvernement a choisi ce moment pour diffuser ladite circulaire. Nous craignons aujourd’hui qu’un amalgame ne soit fait avec les absents sans raison et les absents en raison d’une grève». Cette suspicion montre bien que la confiance entre les syndicats et l’Exécutif en tant que partenaires sociaux est fortement altérée à un moment où le dialogue social est quasiment au point mort, selon M. Azzouzi. D’ailleurs, le numéro un de la FDT annonce que son syndicat s’est réuni, lundi dernier, avec les représentants de la CDT (Confédération démocratique de travail). Les deux centrales qui sont désormais liées par un accord de partenariat ont au cours de cette réunion fait le point sur la situation actuelle en étudiant les moyens pour mettre en œuvre les décisions de leurs conseils nationaux. Mais l’UNTM (Union nationale du travail au Maroc), un syndicat proche du parti du chef de gouvernement, ne voit pas la situation sous le même angle. Son secrétaire général adjoint, Abdessamad Lamrimri, affirme que la circulaire est très claire. «Seuls les fonctionnaires qui ne justifient pas leurs absences. Il ne faut pas chercher à créer un amalgame qui n’a pas lieu d’être. L’initiative prise par le chef de gouvernement est très louable. Il permettra de préserver les deniers publics puisque les absents perçoivent un salaire pour un travail qu’ils n’ont pas fait. De notre côté, nous demandons plus de mesures de la part du gouvernement», explique-t-il. Et de conclure: «En ce qui concerne les grèves, j’appelle à plus de clarté. Il est aujourd’hui inacceptable que n’importe qui appelle à un débrayage et qu’il soit suivi par tous les fonctionnaires paralysant des secteurs entiers de l’administration». A noter enfin que la circulaire en question est entrée en vigueur le 15 novembre dernier. Elle exhorte les responsables à activer les procédures disciplinaires contre les fonctionnaires absents sans motif.

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