La voix des beurs

Les présidentielles sont pour bientôt au pays de l’hexagone. En ce début du troisième millénaire, les jeunes issus de l’immigration en France constituent un grand réservoir de voix. Il est donc tout à fait normal que les candidats essayent de les approcher avec autant de promesses que possible. Seulement, les jeunes beurs, à l’image de la jeunesse française sont avant tout abstentionnistes. Selon Ahmed Ghayet, connu pour son dynamisme dans le rapprochement maroco-français, cette jeunesse ne se déplacera pas pour voter.
«Souvent, ils ne font pas confiance aux élections. On leur a déjà fait beaucoup de promesses en vain. Je pense que la majorité ne va pas voter.» explique-t-il. Ceci étant, il faut tout de même signaler le pluralisme des tendances des jeunes beurs ( les pro-Droite, les pro-Gauche, les pro-Verts etc). Ceux qui vont voter, le feront suite à des considérations purement hexagonales. En d’autres termes, les voix iront au candidat qui va faire des choses concrètes, notamment en ce qui concerne la politique de discrimination, de la ville ou de la région, la création d’emploi etc…Il existe également un autre paramètre tout aussi important. Il s’agit de la politique étrangère et particulièrement la politique arabe préconisée par les candidats. Cela va du conflit au Proche-orient aux relations avec les pays d’origine des beurs.
Un autre facteur qui joue en défaveur des politiques, c’est qu’aucun des grands partis n’a su faire une place à cette jeunesse, ni lors des différentes élections, ni dans les instances existantes. On ne trouve pas de député beur, encore moins un maire ou un ministre. «Je pense que le candidat qui veut avoir les voix de cette jeunesse devra aller les chercher. Pour avoir des voix, il faut qu’il les mérite» conclut M.Ghayet.
A cela s’ajoute les tendances affichées par le nouvelles générations, ils aspirent à une vraie démocratie et une participation réelle dans la gestion de leurs affaires en tant que forte communauté. Selon M.Ghayet «Il n’y a pas de vote beur acquis».