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L’Algérie face à l’échec de sa politique

ALM : Quelle est votre première réaction par rapport à l’annulation du Sommet de l’UMA qui était prévu pour les 23 et 24 du mois courant ?
Mohamed Bahi : L’Algérie a tenté, par tous les moyens, d’affaiblir l’Union du Maghreb arabe et de rendre service aux séparatistes du Polisario . Sur ce plan, on peut considérer que le régime a réussi dans ses manoeuvres. C’est donc une victoire pour un Etat fantomatique au détriment des cinq pays du Maghreb et de leurs peuples, lesquels aspirent à une coopération accrue entre eux et à une unification de leurs rangs et de leurs forces.
Peut-on dire qu’au coeur de cet échec, il y a le conflit entre le Maroc et l’Algérie sur la marocanité du Sahara ?
Absolument. La question du Sahara est la première entrave face à toute édification du Maghreb arabe. Car, on ne peut concevoir une telle unité sans le règlement définitif de cette question. Or, tant que les Algériens ne reconnaissent pas la marocanité du Sahara, il n’y aura jamais d’UMA. C’est cette question qui explique l’échec des sommets précédents et c’est elle qui explique l’échec de ce sommet et même de ceux qui pourraient se tenir dans l’avenir. Inutile de rappeler qu’aucune unité du Maghreb ne peut se faire dans la division ou en forçant un de ses pays à accepter la création d’une entité séparatiste démunie de toute légitimité historique et des moyens élémentaires d’une survie indépendante et autonome.
Cet échec pourra-t-il avoir un impact sur les prochaines élections présidentielles en Algérie ?
Il est clair que le président Abdelaziz Bouteflika a voulu jouer la carte du Polisario dans l’enjeu électoral qui l’attend. Mais, une fois de plus, il a raté l’occasion de réconcilier son régime avec le peuple algérien, lequel peuple cherche à tout prix à se débarrasser de cette charge parasitaire qui vit au détriment de son bien-être et de la rente pétrolière dont bénéficie le pays.
Le transfert du Sommet de l’UMA en Libye peut-il apporter des acquis positifs pour les pays de la région ?
La Libye est actuellement dans cette situation de faiblesse. Ses options arabes et africaines ont démontré leur échec ; et ce d’autant plus que son régime est en difficulté, aussi bien sur le plan international qu’au niveau régional ou interne. Il n’est probablement pas en mesure de jouer le rôle de locomotive de l’unité du Maghreb arabe.

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