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Le parapluie des voyagistes véreux

ALM : Certaines agences de voyages ont encore une fois fait parler d’elles dans le mauvais sens à l’occasion du pèlerinage à la Mecque. Comment se fait-il que l’on n’arrive pas à mettre fin à ces dérapages ?
Amal Karioun : Il est vrai que ce phénomène se répète chaque année quand certaines agences dépassent le quota qui leur a été accordé face à une forte demande. Il existe même des voyagistes qui ont vendu cette prestation du pèlerinage à la Mecque sans qu’ils ne soient agréés, ni dotés de quota. Ce faisant, ils perçoivent des avances du pèlerin en espérant trouver des billets chez un autre voyagiste qu’il revend moyennant une commission.
Mais la demande a été, cette année, si forte que pratiquement tous les billets ont été vendus pendant le mois de Ramadan. C’est ce qui explique, entre autres, que certaines agences de voyages, qui ne sont pas de surcroît à leur première bavure, soient assaillies par des clients lésés.
Ce sont des récidivistes notoires ?
Pis encore, on compte parmi eux des multirécidivistes qui ont été déjà sanctionnés mais qui sont revenus sur la scène par on ne sait quelle grâce. Je ne vous cite comme exemple que l’agence « Adar Tour » de Casablanca qui a fait l’objet d’un retrait de licence et qui n’a pas travaillé pendant deux ans. Il se trouve qu’on lui a restitué cette licence et on lui a accordé un quota cette année, malgré l’opposition de la Fédération nationale des agences de voyage. Ce qui n’a pas empêché ses responsables de tremper dans les mêmes magouilles cette année.
Quant à l’agence de Safi, qui a défrayé la chronique, elle n’est même pas agréée et son directeur a trouvé le moyen de vendre une prestation fictive à de malheureux postulants au pèlerinage. Ceci étant, si la responsabilité de ces agences est avérée, il n’en demeure pas moins que le client assume une part de responsabilité en ne s’entourant pas d’assez de précautions.
Ils ne peuvent pas tout de même différencier entre la bonne et la mauvaise foi des uns et des autres.
Nous comptons près de 700 agences de voyages dont certaines ont trouvé dans le créneau du Hadj et de la Oumra leur seule activité durant l’année. Pour circonscrire ce mal nous avons établi une affiche qui a été exposée par tous les voyagistes agréés et dans laquelle on retrouve le nom des agences autorisés à vendre la prestation du pèlerinage avec le quota qui lui est réservé. C’est une commission ministérielle (Tourisme et Habous) où siège notre fédération, qui attribue ces quotas selon des critères préétablis.
Maintenant si ces dérapages continuent, c’est qu’il existe encore des voyagistes véreux qui bénéficient d’une protection douteuse chez certains décideurs. Mais il est certain que ces excès seront longtemps tolérés tant que la réglementation de la profession est régie par le dahir de 1996 qui, d’après tous les professionnels, est devenu obsolète.

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