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Lhoussaine Louardi : Prendre soin du personnel médical pour un meilleur rendement

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ALM : Quelles sont les difficultés rencontrées dans l’exécution du Ramed ?
Lhoussaine Louardi : Tout d’abord en ce qui concerne l’accès aux soins et la répartition de l’offre de soins à l’échelle nationale, nous ne sommes pas du tout satisfaits parce que c’est un régime social de proximité. Il va donc falloir faire un effort colossal dans ce sens. Le deuxième dysfonctionnement se situe au niveau des médicaments. Nous avons déployé au niveau du ministère de grands efforts en termes de quantité, puisqu’en 2011 le ministère de la santé a acheté 675 millions DH de médicaments à l’échelle nationale, en 2012 nous avons atteint 1,4 milliard DH et en 2013 nous sommes à 2,2 milliard DH. Mais malgré la multiplication par quatre de la quantité de médicaments, les citoyens ne les reçoivent pas; il faut que les médicaments arrivent à destination au niveau des centres de santé. Il y a aussi un problème au niveau de l’accueil, nous essayons d‘y remédier par la mise en place du guichet Ramed et le recrutement d’assistantes sociales. Puis il y a le problème de l’achat des dispositifs médicaux qui coûtent extrêmement cher avec une enveloppe budgétaire de 190 millions DH, en plus de 40 millions pour les hôpitaux régionaux afin que les citoyens n’achètent plus ces dispositifs médicaux.

Quid des moyens d’accompagnement, notamment en ce qui concerne les ressources humaines, l’amélioration des infrastructures et du plateau technique ?
C’est vrai, nous avons beaucoup de problèmes dans ce sens, au niveau des ressources humaines, au niveau des infrastructures, au niveau du matériel médico-technique et  biotechnique.
Mais cela ne concerne pas seulement le Ramed, c’est un dysfonctionnement et une insuffisance qui concernent le système de santé en général. Et c’est vrai que c’est lié.

Justement comment comptez-vous y remédier ?
D’abord nous avons prévu beaucoup plus de postes budgétaires par rapport à l’année dernière. En 2012 ils étaient 2.000, cette année nous sommes à 3.300. Deuxièmement nous avons instauré ce qu’on appelle le REC, le Référentiel des employés compétents. Troisièmement, il faut valoriser le personnel en termes pécuniaires et plus de budget pour ceux qui travaillent dans des zones éloignées, les encourager, les aider en mettant à leur disposition des logements de fonction parce que c’est vrai que le personnel médical est insuffisant et travaille dans des conditions difficiles. Ces moyens-là, nous sommes en train de les étudier en partenariat avec tous les syndicats pour pouvoir asseoir une politique de façon progressive. Il est évident que toutes ces mesures concernant les ressources humaines ne vont pas résoudre les problèmes de nos hôpitaux et ceux du système de santé ni dans un mois ni dans un an.
Vous savez, on manque déjà à l’heure actuelle de plus de 9.000 infirmiers et 7.000 médecins. Mais je pense que le gouvernement a donné un signal fort pour aller progressivement vers des solutions.

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