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Libéré par SM le Roi de ses responsabilités, Fouad Ali El Himma s’engage dans l’action politique

Fouad Ali El Himma se présentera aux élections législatives du 7 septembre. L’information a très vite fait le tour des rédactions, mardi en fin d’après-midi, avant d’atterrir chez les dirigeants politiques. L’effet de surprise est total. Tout le monde se pose des questions sur les raisons et les finalités de cette décision. Des questions légitimes car, en effet, l’événement est de taille.
Les premières interrogations trouvent naturellement leurs réponses avec la publication du communiqué du Cabinet royal. «Sa Majesté le Roi Mohammed VI a donné sa Haute bénédiction à la demande de M. Fouad Ali El Himma de voir mettre fin à ses fonctions de ministre délégué à l’Intérieur et a bien voulu accéder à son souhait de se présenter aux prochaines élections législatives sur le même pied d’égalité que tous les citoyens marocains, sans exclusive, et de tous les candidats au scrutin du 7 septembre prochain», indique le texte.
M. El Himma se présentera donc aux élections sur le même pied d’égalité que tous ceux qui briguent un mandat de députation. Il démissionne de son poste de responsabilité. Ce n’est donc pas le ministre délégué à l’Intérieur qui participera à la course électorale, mais c’est Fouad Ali El Himma, le citoyen marocain jouissant de tous ses droits civiques et ne bénéficiant d’aucun avantage que lui procurerait un poste aussi important et sensible que celui qu’il occupait jusqu’au mardi 7 août.
Cependant, il faut bien avouer qu’il s’agit d’un candidat «particulier». Et sa particularité est due non pas uniquement à son statut de ministre délégué à l’Intérieur et proche collaborateur de SM le Roi, mais essentiellement au niveau de compétence et de savoir-faire politique qu’il a acquis aux côtés du Souverain depuis sa nomination par feu SM Hassan II, en 1998, en tant que chef de Cabinet de SM le Roi alors Prince héritier. Durant tout son parcours, il donnera l’exemple du responsable honnête et du collaborateur efficace. Des qualités que le communiqué du Cabinet royal n’a pas manqué de rappeler. «À cette occasion, SM le Roi, que Dieu le protège, a rendu hommage aux qualités humaines, professionnelles, au sens élevé du devoir au service de l’Etat et à la loyauté et au dévouement au Trône alaouite dont a toujours fait preuve M. Fouad Ali El Himma», indique le communiqué. Il ne s’agit d’ailleurs pas de la première fois que le Souverain rend hommage à la compétence et à la loyauté du ministre. Dans une lettre de condoléances qu’il lui a adressée suite au décès de son père, SM le Roi, en louant les qualités du défunt,  a dit que «la meilleure illustration de ces qualités est d’avoir élevé un homme de votre trempe, puisqu’il vous a inculqué les vertus et les nobles valeurs marocaines, ce qui vous a valu d’être parmi l’élite ayant reçu la bénédiction de notre vénéré père, feu Sa Majesté Hassan II, que Dieu ait son âme, pour être l’un de nos meilleurs compagnons d’études au sein du Collège Royal, ayant pressenti à juste titre votre intelligence, vos qualités, votre sincérité et votre loyauté dans l’amitié, votre fidélité et votre engagement».
Aujourd’hui, ses compétences, ses qualités et sa loyauté, M. El Himma compte continuer à les mettre au service du pays. Ceux qui le connaissent de près affirment qu’il sera toujours au service de l’Etat et à la disposition du Souverain. «Où que je sois, je suis au service de SM le Roi», répète-t-il souvent à son entourage. En tout cas, s’il y a une certitude indéniable, c’est que l’homme se trouve au cœur du projet du Maroc moderne, démocratique et prospère que le Souverain a lancé depuis son accession au Trône.
Aussi, les projections impulsives, les conclusions hâtives, ou les lectures simplistes sont à éviter au moment d’analyser la décision de M. El Himma. D’ailleurs, faut-il rappeler que durant ses 21 ans de carrière administrative et politique – qui a commencé avec un stage au ministère de l’Intérieur en 1986 – il a alterné les responsabilités politiques et administratives. Ainsi, après son passage au ministère de l’Intérieur, il se présente aux élections communales et devient président du conseil municipal de Benguerir entre 1992 et 1997 et député des Rhamna, province d’El Kalaâ des Sraghnas de 1995 à 1997. En 1998, il renoue avec la responsabilité administrative, en devenant chef de Cabinet de SM le Roi qui le nommera, en 1999, secrétaire d’Etat à l’Intérieur puis ministre délégué chargé du même portefeuille en 2002.
Se battre pour décrocher un mandat à travers les urnes, il en a donc l’expérience. Il faut même mentionner que les deux mandats, communal et parlementaire, qu’il avait obtenus, n’avaient pas été faciles sachant, qu’à l’époque, celui qui dirigeait le ministère de l’Intérieur n’avait aucune sympathie pour la nouvelle élite politique. Il n’a donc pas manqué d’essayer de lui barrer la route.
Enfin, le chemin du candidat El Himma ne fait que commencer.
Près de 30 jours nous séparent de la date du scrutin. Et beaucoup de questions persistent notamment en ce qui concerne le parti politique sous lequel il compte se présenter. Mais, là aussi, tout peut arriver y compris la possibilité de se présenter sous une liste SAP. Ce qui reste tout de même peu probable compte tenu de la volonté affichée de restaurer l’action politique dans le pays. Et dans ce cas, il est légitime de se demander quelle serait la coalition politique à laquelle il adhérerait s’il arrive à décrocher un siège à la Chambre des représentants. Pour le moment, il ne faut tirer aucune conclusion hâtive – et se lancer dans de pures spéculations – affirment les observateurs politiques et connaisseurs de la manière de réfléchir et d’agir du désormais ancien ministre délégué à l’Intérieur.


Biographie de Fouad Ali El Himma

• Fouad Ali El Himma est né le 6 décembre 1962 à Marrakech.

• Après des études secondaires au Collège Royal et l’obtention du baccalauréat en 1981, M. El Himma a poursuivi ses études supérieures à la faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat où il a obtenu une licence en Droit et Droit comparé en 1986 et deux Certificats d’études supérieures en sciences politiques en 1988, et en sciences administratives en 1989.

• M. Ali El Himma a également préparé un mémoire de licence sur les finances des Collectivités locales et passé un stage au ministère de l’Intérieur de 1986 à 1995.
• Il a été élu, de 1992 à 1997, président du conseil municipal de Benguerir et député des Rhamna, province d’El Kalaâ des Sraghnas (centre) de 1995 à 1997.

• M. Ali El Himma a été nommé en octobre 1998 par Feu SM Hassan II, chef de cabinet de SM le Roi Mohammed VI, alors Prince Héritier.

• Le 9 novembre 1999, SM le Roi Mohammed VI le nomme Secrétaire d’Etat à l’Intérieur.

• Le 6 septembre 2000, il est reconduit dans ses fonctions. En novembre 2002, il est nommé ministre délégué à l’Intérieur, poste qu’il a occupé jusqu’au mardi 7 août 2007.



 
Fouad Ali El Himma : «Ma démarche ne répond
à aucun agenda politique»

Fouad Ali El Himma, qui vient d’être libéré de ses fonctions ministérielles à sa demande, avec la Bénédiction de Sa Majesté le Roi, a décidé de participer à la vie politique, en se présentant aux élections législatives du 7 septembre.
Approché sur les motivations de sa démarche, M. El Himma, ancien ministre délégué au ministère de l’Intérieur, a expliqué à la MAP les raisons qui ont présidé à sa décision.
« Tout d’abord, il ne faut pas oublier que j’ai passé 21 ans au ministère de l’Intérieur où j’ai appris à mieux connaître les réalités de mon pays, région par région, à travers toutes les problématiques de développement local. Ces huit années, j’ai eu l’honneur de participer, auprès des différents responsables de ce ministère, à la mise en œuvre du nouveau concept de l’autorité, basé sur la proximité, et aux grands projets de développement», a souligné M. El Himma. Rappelant son parcours, M. El Himma a ajouté qu’il avait eu «l’immense honneur d’avoir été choisi par Feu Sa Majesté Hassan II, que Dieu l’ait en Sa Sainte miséricorde, parmi les enfants du peuple» pour poursuivre ses études auprès de SAR le Prince Héritier, à l’époque. Feu Sa Majesté Hassan II, que Dieu ait son âme, l’honorera une seconde fois en octobre 1998, en le nommant directeur de Cabinet de SAR le Prince Héritier. Sur le choix de la région des Rhamna pour sa candidature aux prochaines élections législatives, M. El Himma a tenu à préciser que : «Mon pays et Mon Roi, que Dieu L’assiste, m’ont tout donné et je ferai tout mon possible pour être à la hauteur de ce que j’ai reçu. Je vais m’investir corps et âme pour servir ma région et ce n’est qu’un retour aux sources». Il a ajouté que la ville de Benguérir et la région des Rhamna, où il a été Président du Conseil municipal et élu parlementaire, ont des potentialités de développement très importantes. «Je mets toute mon énergie au service des citoyens de ma région pour aider et accompagner le décollage socio-économique et faire face aux défis de l’avenir». Son ambition, a-t-il souligné, s’inscrit dans le devoir de tout citoyen de participer à la construction de sa région dans le cadre national, «élément incontournable de l’édification d’un Etat moderne et prospère, tel que porté par le projet de société de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu Le glorifie». «Ma démarche est simple et sereine. Elle ne répond à aucun agenda politique», a-t-il conclu.

MAP

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