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L’industrie pharmaceutique s’estime victime de manoeuvres parlementaires

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Les industriels de la pharmacie réfutent les conclusions de l’étude de la Mission parlementaire sur les médicaments. En effet, l’Association marocaine des industries pharmaceutiques (AMIP) a chargé, récemment, Abdel Majid Belaïche, un pharmacien-chercheur, membre de cette association, de mener une étude sur les prix des médicaments. Les conclusions préliminaires de cette étude affirment que les médicaments ne sont pas chers. Cette étude contredit ainsi le rapport de la Mission d’information parlementaire publié au mois de novembre dernier. Les parlementaires avaient pointé du doigt, dans leur rapport, le ministère de la Santé et les industriels au sujet de la cherté des médicaments. Quelques jours après la publication de ce rapport, les industriels ont tiré à boulets rouges sur les parlementaires. L’AMIP a déclaré, lundi 24 novembre, dans un communiqué, avoir été surprise par «les accusations assénées sans aucun discernement et occultant les efforts gigantesques consentis par une large partie de la profession pour maintenir l’industrie nationale au diapason de l’évolution internationale…». Aujourd’hui, l’AMIP revient sur le devant de la scène avec l’étude de M. Belaïche. Les grandes lignes de cette étude ont été dévoilées par le chercheur de l’AMIP dans un entretien accordé à ALM. Les conclusions préliminaires de cette étude qui sera rendue publique, fin janvier, affirment que les médicaments ne sont pas chers au Maroc, c’est le pouvoir d’achat qui reste bas. L’étude de l’AMIP affirme que la révision des prix des médicaments n’est pas une fin en soi, mais qu’elle doit se conjuguer à une meilleure couverture maladie. Une source proche de la Mission d’information parlementaire a affirmé à ALM que ses membres ont décidé de ne pas réagir à la démarche de l’AMIP dans l’immédiat. La Mission parlementaire prépare selon la même source, sa réplique qui sera rendue publique au plus tard dans deux semaines. Pourtant, Réda Benkhaldoun, député PJD et membre de cette mission a pris la défense de la copie du Parlement, dans un entretien à ALM. «Lors de l’élaboration de notre rapport, toutes les parties concernées par ce dossier nous ont affirmé qu’il y a une cherté des médicaments par rapport à des pays comparables au Maroc», explique M. Benkhaldoun. «Nous ne pouvons plus fermer les yeux sur la cherté des médicaments, l’archaïsme de l’arsenal juridique et la faiblesse de la couverture médicale», insiste-t-il. «Après tout, doit-on croire les industriels de la pharmacie ou les représentants de la Nation?», se demande un observateur. La réponse de Bouazza Kheratti, président de l’AMPOC, est catégorique. «C’est malheureux que l’AMIP intervienne après le rapport des parlementaires. Les gens qui préparent cette étude sont des commerciaux qui défendent uniquement leurs intérêts au détriment des bourses des consommateurs», s’insurge-t-il dans un entretien à ALM. Ce débat promet de nouveaux rebondissements avec la publication détaillée de l’étude de l’AMIP et de la réplique des parlementaires dans les deux semaines à venir.

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