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L’Istiqlal dans l’opposition !

Depuis sa création en 1944, le Parti de l’Istiqlal a essayé presque toutes les formules. Parti unique ou dominant au gouvernement, formation minoritaire dans une alliance contre-nature, composition avec ses alliés de la Koutla dans un gouvernement d’alternance, force d’alternance dans l’alternance II. Mais, tout calcul fait, le parti de Si Allal aura plus une vocation de formation politique d’opposition. D’ailleurs, il excelle dans ce rôle, plus confortablement que dans celui de la gestion gouvernementale, qui lui laisse une marge de manoeuvre trop réduite pour faire avancer sa cause.
L’expérience montre que ses participations aux différents gouvernements d’avant l’alternance lui ont valu plus de mal que de bien.
De plus, il n’est à l’aise que quand il est majoritaire dans l’Exécutif. Mais le bon vieux temps est si loin derrière nous et il faudra bien s’accommoder de la nouvelle réalité. Celle-ci, marquée par une prolifération des partis politiques et par un mode de scrutin qui ne permet point la domination à outrance, le PI, même dans l’hypothèse où il décrocherait la première place, elle ne sera pas suffisante pour constituer une équipe gouvernementale. Numériquement et politiquement parlant. Il serait amené soit à composer avec ses amis de la Koutla, soit à chercher alliance avec des formations dont le passé -ou le présent– prête à confusion. Avec les formations des anciennes majorités, comme avec le PJD ou d’autres, les affinités et les projets finals ne sont pas similaires. Son enthousiasme serait inhibé par une telle coalition et l’on s’acheminerait plus à une repetita bis de son expérience d’alternance. Or le pays a besoin de forces homogènes, qui partagent un projet de gestion sociétale. Le PI, en voulant marquer à chaque fois sa spécificité, contribue plus à la paralysie de l’action gouvernementale. L’attention se focaliserait plus sur les rapports entre ministres que sur le développement de la réflexion et des acquis du pays.
Par contre, une formation de l’ampleur de l’Istiqlal, avec des alliances centristes, peut jouer un grand rôle dans le contrôle de l’Exécutif et dans l’équilibre des pouvoirs. Il dispose d’une grande expérience en matière revendicative (outillé notamment par sa centrale UGTM) et sa culture gouvernementale, acquise lors des dernières années, et pourra constituer un contre-poids de taille. Tant à la lenteur des réformes qu’à la protection des deniers publics. Son discours peut encore mobiliser des pans entiers de la société.
Implanté même dans les contrées les plus lointaines, le parti peut encore capitaliser le legs du patriotisme et de l’égalitarisme. Un excellent challenge pour l’équilibre et l’avenir.

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