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L’ONICL : Une machine à moudre le blé

Etablissement public créé en 1994, l’Office national interprofessionnel des céréales et Légumineuses (ONICL)est un organisme de contrôle de la filière céréalière. Il a la lourde mission du suivi de l’état d’approvisionnement du pays en céréales et légumineuses.
En cas de situations exceptionnelles, cet Office est chargé de procéder ou de faire procéder, après consultation des parties concernées, à des achats et cessions, à des importations ainsi qu’à la détention, au transport et à la transformation des céréales et des légumineuses.
Selon la loi 12/94 relative à l’ONICL, et à l’organisation du marché des céréales et légumineuses, promulguée par le Dahir n° 1-95-8 du 22 février 1995, L’Office, qui est un établissement public industriel et commercial, est composé conjointement de représentants de l’Etat et de représentants des Chambres d’agriculture, des unions de coopératives et commerçants en céréales. En outre, l’ONICL assure le versement des subventions accordées pour les minotiers sur la production de la FNBT (farine nationale de blé tendre).
Cette subvention s’élève à un peu plus de 143 DH le quintal, rendant le prix sorti usine à 182 DH le quintal contre un coût de revient de 325 DH le quintal. Dans le cadre des missions qui lui incombent, l’ONICL charge les importateurs, à travers des appels d’offres, de l’acquisition d’environ 12 millions de quintaux de blé tendre par an servant à produire annuellement près de 10 millions de quintaux de la FNBT.
Après la libéralisation de la filière, c’est auprès l’ONICL que toute personne désirant commercialiser les céréales doit déclarer son activité. On l’aura compris, toute importation ou commercialisation du blé tendre, entrant dans la fabrication de la FNBT, demeurent administrées par les pouvoirs publics à travers l’ONICL. Le maintien du système administré vise la stabilité des prix intérieurs d’une denrée de première nécessité, indépendamment de la variation des cours à l’échelle internationale.
Au titre de l’article 11 de ladite loi, la consistance et le mode de constitution et de financement du stock de sécurité en céréales sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé des Finances et du ministre chargé de l’Agriculture. Le coût du stockage est pris en charge par l’Etat. S’agissant de son mode de financement, l’Office tire profit d’une taxe parafiscale dénommée « Taxe de commercialisation et de stockage des orges ». L’Office tire également profit d’une taxe de commercialisation des céréales et des légumineuses.
Cette taxe est recouvrée en application d’états dressés par l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses; son produit est versé directement par les redevables à l’Office. Reconnu malade de ses mécanismes défaillants, obsolètes et contre-productifs, l’Office a entamé depuis quelques années sa mise à niveau. C’était après une période de zone d’ombre quant à la gestion de cet Office, dont les appels d’offres souffraient d’un manque flagrant de transparence et d’intérêt d’ordre personnel liant certains de ses dirigeants et des opérateurs de la filière. Dirigé actuellement par Abdellatif Guédira, ancien directeur de la production végétale au sein du ministère de l’Agriculture, après avoir été directeur de la planification et des études économiques, l’établissement est en pleine refonte ; mais son devenir n’en est pas moins incertain. La question que d’aucuns se posent actuellement a trait aux projets à venir de cet Office en perspective de la libéralisation de la filière. Une libéralisation qui intervient à l’heure où les rivalités entre grands producteurs de blé sont vives . A commencer par les Etats-Unis et la France.

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