Dans l’Université populaire, on ne parle pas d’étudiants, mais d’auditeurs. On y vient, avant tout, pour écouter.
Force est de constater que la notion d’Université populaire a longtemps été étroitement liée à des concepts politiques et idéologiques précis. Et pour cause, la première version de l’Université populaire en France date de la fin du 19ème siècle. Plus exactement à l’époque de l’affaire Dreyfus (une affaire qui a divisée la France en deux). Des professeurs, des intellectuels, des historiens, des écrivains, des philosophes proposaient au sein de ces Universités populaires des cours, gratuits, à destination de ce qu’il était convenu alors d’appeler la classe ouvrière. La couleur a été annoncée dès le départ.
Toutefois, avec le temps, le politique a commencé à céder, doucement, la place à l’éducatif, pur, et au social. C’est ainsi que la seconde version des Universités populaires a visé des objectifs semblables à la première mais actualisés. Il s’agissait de « démocratiser la culture ». En termes clairs: dispenser gratuitement un savoir au plus grand nombre. Par « culture », il faut bien évidemment entendre « la construction de soi » et non l’expression d’idéologies sociales.
Normalement, dans les Universités Populaires, le désir de savoir est considérable. On organise des débats, des forums, des rencontres, des séminaires, des universités d’été, des succès de librairies, etc.
Ceci en Europe, notamment en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Suisse, en France ou au Danemark.
Plus de cent Universités populaires développent leurs activités en France. Elles accueillent annuellement plus de 100.000 auditeurs.
Dans ces pays, l’offre oscille entre l’élitisme de l’université classique et l’improvisation des « cafés philosophiques ». L’université classique reproduit un système socio-politique et partant prépare une élite qui aura pour mission, justement, de pérenniser le système. Et les cafés philosophiques, réduisant souvent la pratique philosophique à la seule conversation. Ce qui n’est pas du tout négligeable. Mais ceci dit, l’Université populaire retient de l’Université traditionnelle la qualité des informations transmises, le principe du cycle qui permet d’envisager une progression personnelle.
En Europe, la gratuité est le principe de base dans les Universités populaires. Pas d’âge requis, ni de titres ou de niveaux demandés, pas d’inscription ni de contrôle des connaissances, pas d’examens, ni de diplômes délivrés. Comme pour le projet d’El Gahs, le cours est dispensé une fois par semaine sur une séance de deux ou trois heures.