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Manar Slimi : «On assiste dans les coulisses à une véritable rivalité politique»

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ALM : Une dizaine de ministères attendent toujours leurs décrets d’attributions. Comment faut-il expliquer ce retard?
Abderrahim Manar Slimi : Certains ministères ou départements ont été créés pour la première fois. Des difficultés techniques peuvent ainsi surgir devant les responsables dans la définition des attributions et des compétences de chaque ministère. Cela dit, le retard dans l’élaboration de ce décret ne peut pas durer trop longtemps. Les ministères concernés fonctionnent aujourd’hui avec des organigrammes caducs. Ceci pourrait par la suite donner lieu à des problèmes entre certains départements appelés à travailler conjointement dans certains secteurs.  

Parmi les ministres qui n’ont pas encore reçu leurs décrets d’attributions, celui des finances et de l’économie et le ministre délégué chargé du budget. Selon vous, ce retard serait-il dû à des difficultés purement techniques ?
Il est certain que l’élaboration d’un décret d’attributions du ministère en charge du budget qui n’existait pas auparavant rencontre des difficultés techniques. Il nécessite de ce fait plus de temps. Il faut rappeler que le budget relevait directement, dans les gouvernements précédents, du ministère de l’économie et des finances.
Le défi des responsables aujourd’hui est de partager et délimiter avec exactitude le champ de compétences des deux départements tout en garantissant l’unité du ministère de l’économie et des finances. Cependant, il faut dire que les difficultés techniques n’expliquent pas, à elles seules, le retard enregistré. Je pense qu’on assiste dans les coulisses à une véritable rivalité politique.

Vous voulez parler d’une rivalité entre le PJD et l’Istiqlal ?
Lors des tractations pour la formation du gouvernement, le PJD a dû renoncer au ministère des finances au profit de l’Istiqlal qui avait, à son tour, perdu le ministère de l’équipement et de transport en faveur du PJD. Mais ce dernier a été assez intelligent en demandant la création d’un ministère délégué, taillé sur mesure, en charge du budget afin de garder un œil sur les finances. Le parti de la lampe a voulu ainsi éviter l’expérience du gouvernement sortant conduit par l’Istiqlal où le ministère des finances donnait l’impression parfois de tenir tête à la Primature.

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