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Meknès : zone à haut risque

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Contrairement aux prévisions de certains observateurs, les élections à Meknès se sont déroulées dans le calme et l’indifférence d’une grande partie de la population puisque le taux de participation n’a pas dépassé les 35% du nombre total des électeurs inscrits. Un fait qui n’a pas profité aux grandes formations politiques qui ont l’habitude de remporter de telles échéances, comme c’est le cas pour le Rassemblement national des Indépendants (RNI), l’Union socialiste des forces populaires ( USFP) et le Parti de l’Istiqlal (PI). En revanche, le Parti de la justice et du développement (PJD), conduit par l’homme d’affaire, Boubker Belkoura, et Miloudi Akourfi, directeur d’une entreprise, ainsi que le Parti du progrès et du socialisme (PPS), avec son dirigeant local, Ahmed Tahiri, qui vient à peine d’être élu président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de cette ville, ont remporté respectivement 14 et 8 sièges de la commune urbaine de Meknès, à l’issue du scrutin du 12 septembre, soit 22 des 55 sièges que compte le conseil. Les dix autres formations politiques qui se sont présentées dans la Wilaya de Meknès-Tafilalet se partagent les 33 sièges restants. Le Mouvement populaire (MP), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), le Parti de l’Istiqlal (PI), le Parti du renouveau et de l’équité (PRE), le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti de l’Environnement et du Développement (PED) disposent de quatre conseillers chacun. Le Front des forces démocratiques ( FFD) a eu 3 sièges, alors que l’Union Constitutionnelle (UC), le Parti pour la démocratie et l’Indépendance (PDI) et Initiatives citoyennes pour le développement (ICD), ont eu 2 sièges chacun. Quelque 1320 candidats (24 listes) représentant tous des partis politiques étaient en lice pour l’élection des 55 membres du conseil de la commune urbaine de Meknès. L’électorat des préfectures Meknès-El Menzeh et Al-Ismailia était appelé à élire 351 conseillers sur un total de 2483 candidatures. En plus de la commune urbaine de Meknès, le nombre de candidatures était réparti principalement sur la circonscription de Ouislane, avec 14 listes (350 candidats) pour les 25 sièges du conseil. L’USFP a eu 6 sièges dans cette circonscription, contre 3 sièges pour le PJD, le RNI, et le Parti de l’action. A celle-ci, s’ajoutent d’autres circonscriptions urbaines (El Mechouar Stinia, Toulal et Boufekrane) et rurales à scrutin individuel, composant les deux préfectures. Cela dit, malgré de nombreuses tentatives de connaître la tendance générale des alliances futures, aucun élu n’a voulu se prononcer sur la partie à même de gérer les affaires communales de Meknès. La configuration partisane demeure diffuse et plusieurs observateurs voient mal comment le PJD et le PPS pourraient s’entendre et sur quelle base surtout. Mais, selon des dirigeants de l’Istiqlal, toutes les alliances sont possibles, et les versions les plus plausibles à cet effet accordent une place importante à deux tendances : la première consiste en une large coalition à l’image de celle qui existe au niveau du gouvernement, et la seconde porte sur une alliance réunissant le PJD à l’Istiqlal. Une coalition qui confirme, en quelque sorte, l’aspect conservateur de cette ville à haut risque, sur le plan social, devenue aux yeux de ses habitants une zone urbaine connue pour ses importants groupements de radicaux et où il a été enregistré l’un des taux les plus faibles en termes de participation politique.

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