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Menaces sur la paix régionale

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ALM: Tout d’abord, que pensez-vous du Plan Baker II? Khalid Naciri: Le Plan Baker, dans sa dernière version, n’est pas une réussite, c’est un retour en arrière. Il aurait été préférable que l’envoyé spécial de Kofi Annan s’en tienne à la première formule. Manifestement, il a subi des pressions de la part de l’Algérie, l’Espagne et le Polisario. Sa dernière proposition comporte une contradiction flagrante, celle de l’organisation d’un référendum dans quatre ou cinq ans. Or, le Plan de règlement des Nations Unies a justement échoué à cause du manque de faisabilité de ce référendum. C’est la raison pour laquelle le Maroc a insisté sur le caractère politique d’une éventuelle solution. La solution proposée est de surcroît imposable au Maroc… En fait, la mission de l’ONU est de rapprocher les points de vue des parties. Le but est d’assurer une paix et une stabilité régionale. Mais si cette solution est imposée au Maroc, l’ONU doit être consciente qu’il n’y aura jamais ni paix ni stabilité dans cette région. La Maroc a fait suffisamment de concessions. Il a accepté la fameuse troisième voie, dans le cadre de la souveraineté marocaine et dans une optique de régionalisation renforcée et de démocratie locale. Cette approche avait le mérite de prendre en considération les différentes interférences régionales et de neutraliser les difficultés liées à la mise en oeuvre du référendum. Aujourd’hui, il faut lancer un appel à la communauté internationale, aux grandes puissances: leur devoir n’est pas d’humilier le peuple marocain. La seule solution viable c’est la solution consensuelle. La résolution actuellement en gestation au Conseil de sécurité n’est-elle pas la preuve qu’un complot se trame contre le Maroc? Oui, les adversaires du Maroc complotent contre son intégrité territoriale. Ils sont connus de tous. Les grandes puissances, que je ne mets pas dans le camp des comploteurs, doivent dépasser les calculs triviaux afin d’imposer une solution qui tient compte du bon sens. Les Etats-Unis, la Grandes-Bretagne et la Russie doivent faire comprendre aux autres pays impliqués dans le litige qu’il n’y aura pas de solution qui repose sur l’écrasement du Maroc. Justement, parce qu’elles n’ont pas de compte à régler avec le Maroc, elles doivent faire entendre la voix de la raison à nos voisins qui exigent un peu trop. Avez-vous l’impression que le Maroc a été devant le fait accompli ? Sincèrement, je ne veux pas tirer à boulets rouges sur la diplomatie marocaine qui opère dans des conditions difficiles. La réponse officielle du Maroc concernant le Plan Baker II remonte au mois de mars dernier. Elle a été, certes, accompagnée par une certaine discrétion diplomatique. Mais l’action était là. Des émissaires royaux ont été dépêchés à plusieurs capitales du monde. Cela ne veut pas dire que la diplomatie ne doit pas redoubler d’efforts. Au contraire. C’est le moment de retourner la situation en notre faveur. Vous faites preuve d’optimisme. Etes-vous suffisamment informé dans votre parti? Je suis optimiste, c’est vrai. Je ne perds pas l’espoir car je suis confiant au sens des responsabilités des grandes puissances. Au PPS, comme dans toutes les autres formations politiques du pays, nous sommes informés de l’essentiel du dossier. Toutefois, concernant les détails techniques, nous faisons totalement confiance dans les instances qui en ont la responsabilité. Indépendamment du résultat, que doit faire le Maroc après le vote du Conseil de sécurité? L’essentiel doit être fait avant le vote. Il faut s’atteler à convaincre toutes les instances onusiennes de la légitimité de notre cause. Il faut rester présent sur la scène internationale. Mais les efforts doivent redoubler d’acuité et de force de persuasion. SM le Roi en est conscient, en témoignent les contacts téléphoniques qu’il a eus avec les chefs d’Etats, américain, espagnol et français. D’autres initiatives sont menées par les canaux diplomatiques.

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