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Mohamed El Yazghi : «Basri sert les ennemis du Maroc»

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ALM : Que pensez-vous des déclarations de l’ancien ministre d’Etat à l’Intérieur, Driss Basri, concernant son action de « modernisation » de l’USFP ?
Mohamed El Yazghi : En fait, ce que l’on peut retenir de ces déclarations, c’est que ce Monsieur vient de révéler que, lorsqu’il était au pouvoir, il a essayé de déstabiliser le parti de l’USFP. Maintenant, je me remémore l’intervention du ministère de l’Intérieur en 1977, quand il a changé les résultats obtenus à Agadir par Abderrahim Bouabid lors des élections législatives. Il a tout simplement privé l’USFP de sièges qu’il a obtenus grâce aux votes des électeurs. Bien évidemment, Basri a continué cette politique à l’occasion des élections de 1997. Son ministère s’est attelé, tout simplement, à se substituer à la volonté des électeurs. Résultat: il a permis à des mal-élus de siéger au Parlement et de pervertir l’action politique, partisane et parlementaire. En d’autres termes, la supposée « modernisation de l’USFP » dont ce Monsieur se targue ne signifie en fait que sa « déstabilisation ». On sait désormais que Driss Basri est derrière tous les problèmes que l’USFP a connus, et ce, pendant toute la période qu’il a passée au ministère de l’Intérieur, c’est-à-dire depuis 1974.
L’USFP représentait-elle une quelconque menace pour Driss Basri ?
Absolument pas. Notre parti n’a jamais lutté contre la personne de Driss Basri. L’USFP a toujours milité pour que le peuple marocain, dans son ensemble, puisse avoir une position forte et confortable. Rien de plus.
Comment expliquez-vous le revirement de Driss Basri, spécialement concernant l’affaire du Sahara ?
La seule explication que je trouve aux multiples dérapages de Driss Basri, c’est que cet homme est véritablement affolé.
Qu’est-ce qui motive Driss Basri, au juste? La nostalgie du pouvoir, la vengeance,…?
Je n’en ai aucune idée. Ce qui est sûr, toutefois, c’est qu’un véritable patriote, quelles que soient les conditions, ne se permettrait jamais de poignarder son pays dans le dos.
Driss Basri, crie haut et fort, et à chaque occasion, qu’il est privé de son passeport marocain. Pourtant, il circule librement en Europe. Qui le protège ?
Tout d’abord, Driss Basri a choisi tout à fait librement de quitter le Maroc et de vivre à l’étranger. Ensuite, il apparaît clairement, aujourd’hui, que cet homme s’est carrément mis au service des ennemis du Maroc.
Qui sont ces ennemis dont vous parlez ?
Sincèrement, je n’en ai aucune idée. Mais il est clair que Basri travaille désormais contre les intérêts de son pays.
Quels types de réactions les autorités marocaines devraient-elles avoir quant à ces provocations à répétition de Driss Basri ?
Il serait plus sage, à mon avis, de traiter ce genre de divagations par le mépris total.
Revenons à l’USFP. Le fait d’avoir accepté de participer au gouvernement d’Alternance, avec Basri comme ministre d’Etat à l’Intérieur, signifie-t-il que ce dernier a réussi à « moderniser » votre parti ?
Pas du tout. Il suffit de vous remémorer les négociations que Feu Hassan II avait eues avec le bloc démocratique en 1994 et 1995. A l’époque, la Koutla avait refusé de participer à l’exécutif avec Basri comme ministre.
Ce refus avait fait l’objet d’un célèbre communiqué du Palais royal.
Effectivement. Je vous rappelle, aussi, que ce fameux communiqué nous a été transmis, avant sa diffusion à l’opinion publique. J’ai par la suite personnellement protesté auprès de l’ancien chef du cabinet royal, Réda Guédira. Et le lendemain, M’hamed Boucetta et moi-même avons eu l’occasion de déclarer que le ministère de l’Intérieur ne pouvait nullement être considéré comme une institution sacrée.

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