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Pêche maritime : Un secteur en mal de concret

L’arrêt de l’accord d’association sur la pêche maritime n’aura finalement rien arrangé. A l’époque, les responsable de la chose maritime promettaient monts et merveilles quant aux perspectives de développement d’un secteur vital à l’économie nationale, tant par l’apport en devises que par les milliers d’emplois qu’il assure. Le constat d’aujourd’hui est des plus alarmants. La pêche demeure le maillon faible de l’économie nationale.
En matière de pêche côtière et artisanale, le mot d’ordre n’est autre que le recul. C’est ce qui ressort des statistiques de l’Office national des pêches au titre du premier semestre 2004. En effet, la production, pour cette période, a atteint 328.236 tonnes pour une valeur de l’ordre de 1,440 milliard de DH. Elle enregistre ainsi une baisse de 9% en volume et une très légère hausse de 1% en valeur par rapport à la même date en 2003. . Le pélagique en est le principal responsable. Représentant 83% des captures totales pour seulement 38% de leur valeur, il a connu une baisse en tonnage de 10%. Ainsi durant le premier semestre 2004, la flotte de pêche a débarqué 271.803 tonnes de poisson pélagique pour une valeur de près de 546 millions de DH. La baisse a aussi frappé les céphalopodes. Ainsi, la production de ce groupe d’espèces à forte valeur commerciale a comptabilisé une valeur de 285 millions de DH, soit un recul de 20% par rapport à 2003. En tonnage, elle s’est élevée à 9.325 tonnes, enregistrant une baisse de 20%.
A l’origine, une baisse des ressources halieutiques, plus particulièrement le poulpe, qui contribue à hauteur de 60% en volume et 53% en valeur dans cette catégorie.
Une récente étude de la DOEG démontre également que les exportations des crustacés, mollusques et coquillages, ont continué leur tendance baissière entamée depuis le début de l’année 2003. Les chiffres font état d’une baisse de 56,4% en valeur et de 61,5% en volume. Idem pour les exportations en valeur des conserves de poissons et des poissons frais qui ont régressé respectivement de 2,2 et de 25,4%.
D’après l’Office national des pêches (ONP), ce recul est imputé à la baisse de 15% des débarquements des poissons pélagiques qui représentent 82,6% du total des débarquements.
Plus qu’un malaise conjoncturel, la crise que connaît la pêche maritime est aussi, et surtout, liée à ses structures. Parmi 121 entreprises, tous secteurs confondus, approchées par le Centre de promotion de la mise à niveau (CPMAN), 90 ont déjà démarré une ou plusieurs actions de mise à niveau. Pas une seule n’émane du secteur de la pêche maritime. Ce constat montre combien ce secteur est loin du compte. Pour cause, les exportateurs des produits de la pêche mettent souvent en avant des structures d’approvisionnement dépassées. L’état des ports et de la flottille laisse à désirer. Les infrastructures de la pêche sont dans un état de délabrement avancé. Autant de freins qui retardent l’accès du secteur de la pêche aux moyens adéquats de sa mise à niveau.

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