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Petits partis : A quoi servent-ils encore ?

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Les élections du 25 novembre ont permis de mesurer la représentativité de chaque parti et de remettre chacun à sa place. Sur les 33 partis qui y ont participé, 18 ont pu avoir des sièges au Parlement et presque la moitié n’a pas plus de deux sièges. Les autres sont tout simplement en dehors de la carte politique.  A quoi servent donc ces partis peu représentés au Parlement et dont la plupart des Marocains lambda trouvent du mal à les nommer ?  Quelles sont leurs raisons d’être ? «Il faut arrêter les jugements de valeurs. Nous sommes juste des partis qui n’ont pas des moyens comme d’autres partis qui achètent des voix et qui sont favorisés par les autorités et l’arsenal juridique», a indiqué à ALM Mohamed Khalidi, secrétaire général du Parti renaissance et vertu (PRV) qui n’a aucun siège au Parlement et qui faisait partie du G8. Selon lui, la cause principale de l’existence de ces partis est due à un manque de démocratie dans la gestion des grands partis, ce qui empêche les compétences de s’exprimer et d’avoir une place. Pour sa part, Chaquir Achahbar du Parti renouveau et équité estime que «bien que les résultats électoraux de ces partis sont modestes, ils traduisent le vote de gens honnêtes qui n’ont pas été sous l’influence de l’argent, du tribalisme et de l’autorité». Par ailleurs, selon le chercheur universitaire Ahmed Bouz, le baromètre électoral n’est pas un critère de distinction entre les partis. «Il existe des partis qui constituent une véritable machine électorale dominée par les notables mais qui ont un impact limité sur la société et aucune valeur politique et sociale, contrairement à des petits partis qui sont présents dans la société civile, notamment ceux de la gauche». M. Bouz souligne que l’existence des petits partis n’est pas une exception marocaine, elle est même une marque de bonne santé de la démocratie puisqu’elle révèle le pluralisme et la diversité. Mais elle doit être l’expression d’un débat et d’un besoin dans la société autant que la polarisation de la scène politique doit se faire de manière naturelle et non à cause de contraintes juridiques  (loi électorale,….). Selon le politologue Mohamed Darif, les petits partis ont deux fonctions principales. La première consiste à  légitimer le multipartisme qui s’incarne dans l’existence des petits et grands partis. La seconde fonction réside dans le fait que ces partis  sont  un espace pour contribuer à la politisation des Marocains. «Ils sont aussi des fois un abri pour ceux qui cherchent à se présenter et qui ont du mal à avoir l’accréditation des grands partis», ajoute-t-il. Mais selon lui,  «la condition de l’existence de  ces partis doit être un pluralisme aux niveaux politique et idéologique. Or le multipartisme n’incarne pas forcément un pluralisme politique.  On assiste souvent à de simples entreprises électorales pour satisfaire les ambitions». Notons que pour remédier à leur faible représentativité  au Parlement,  des petits partis créent des coalitions. On cite la coalition du centre. Celle-ci est constituée de trois «petits partis» ayant chacun deux sièges. Il s’agit du Parti du renouveau et équité, Al Ahd addimocrati, et le parti marocain démocratique social. Ces trois apportent ainsi leur  soutien au gouvernement Abdelilah Benkirane «pour traduire la volonté et la dynamique de changement», souligne M. Achahbar.

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