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Politique européenne de Voisinage : Maroc-UE, démocratie contre soutien financier

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Catherine Ashton, la haute représentante pour la politique étrangère et de sécurité et vice-présidente de la Commission européenne, et Stefan Füle, commissaire européen pour l’élargissement et la politique de voisinage, ont présenté, mercredi 25 mai 2011, une nouvelle stratégie pour renforcer les relations bilatérales et régionales entre l’UE et les partenaires de son voisinage. Selon un communiqué de la Commission européenne, cette nouvelle Politique européenne de voisinage (PEV) vise à favoriser l’enracinement durable de la démocratie et le développement d’une économie solidaire chez les partenaires sur la base de davantage de responsabilité mutuelle. D’après la même source, pour atteindre ces objectifs ambitieux, la PEV sera dotée d’un budget supplémentaire de plus de 1,242 milliard d’euros de dons en complément aux 5,7 milliards d’euros déjà alloués pour 2011-2013, auxquels s’ajouteront 1 milliard d’euros de prêts additionnels de la Banque européenne d’investissement. Aussi la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) verra ses activités étendues à la Méditerranée avec un volume de prêts potentiel de 2,5 milliards d’euros par an, indique-t-on. «Le Maroc, en tant que pays pilote dans la région bénéficiant d’un Statut avancé avec l’Union européenne, est idéalement placé pour saisir les opportunités offertes par la nouvelle Politique européenne de voisinage, pourvu qu’il relève les défis de l’enracinement d’une démocratie durable et d’une économie solidaire», a déclaré Eneko Landaburu, ambassadeur de l’Union européenne à Rabat. Par ailleurs pour saisir pleinement les opportunités de cette nouvelle offre de l’UE, un rapport de mise en œuvre de la politique européenne de voisinage en 2010 entre le Maroc et l’Europe a été publié le 25 mai. Ce rapport présente une vue d’ensemble des progrès effectués dans la mise en œuvre du plan d’action PEV et dresse un bilan factuel des réalisations et des défis qui restent à relever par le Maroc. «Comme les années précédentes, le Maroc a été en 2010 un partenaire actif dans la politique de voisinage et a enregistré des progrès dans de nombreux domaines du plan d’action. En matière de démocratie et de protection des libertés fondamentales, le Maroc a réalisé des avancées importantes dans les années précédentes, mais le tableau est contrasté pour 2010», lit-on dans ledit rapport rappelant que déjà en 2008, le Maroc et l’UE ont adopté un document conjoint UE-Maroc sur le renforcement des relations bilatérales (Statut avancé). Ledit rapport ne prend pas en compte la réforme de révision de la Constitution et la dynamique qu’il impulse pour l’accélération de la transition démocratique étant donné qu’il se limite à l’année 2010. Par ailleurs, d’après la Commission européenne, la PEV privilégiera les partenaires qui s’emploient à approfondir une démocratie durable, dotée d’institutions solides à même de garantir la liberté de vote, la justice, la liberté d’expression, la sécurité des citoyens et un accès à une fonction publique compétente et intègre. Elle appuiera une société civile dynamique. Soutenir le développement d’une économie solidaire, où les petites et moyennes entreprises en particulier peuvent exploiter pleinement leur potentiel commercial, investir et se développer de manière durable, contribuant à réduire les inégalités sociales et régionales, à créer des emplois et améliorer le niveau de vie de tous figurent également parmi les ambitions de la PEV. Cette dernière offre aussi la perspective d’un partenariat pour la mobilité (Tunisie, Maroc, Égypte) et un appui renforcé au programme d’échange d’étudiants et de chercheurs, souligne le communiqué de la Commission européenne. Et de conclure que la PEV entend tout aussi renforcer le partenariat oriental et de la Méditerranée du Sud au travers d’initiatives cohérentes dans des domaines tels que le commerce, l’énergie, le transport ou encore les migrations et la mobilité.


 G8: 40 milliards de dollars pour le «printemps arabe»
La Tunisie et l’Egypte révolutionnaires ont reçu, vendredi, au G8 de Deauville en France, la promesse d’une aide économique pour soutenir le «printemps arabe». La Libye et la Syrie sont vues par les Occidentaux comme un obstacle potentiellement mortel à la propagation de l’esprit des révolutions tunisienne et égyptienne que le G8 veut encourager par une aide économique. C’était l’objet de la séance de travail de vendredi matin, à laquelle étaient conviés les Premiers ministres de Tunisie, Béji Caïd Essebsi, et d’Egypte, Essam Charaf. «Ce que le président Sarkozy a annoncé, c’est un package global de 40 milliards de dollars pour la région», a déclaré le ministre tunisien des Finances, Jalloul Ayed. Détaillant ce paquet, M. Sarkozy a indiqué que «20 milliards» proviendraient des banques de développement (hors Fonds monétaire international) d’ici 2013, plus «une dizaine de milliards de dollars d’engagements bilatéraux» et «une dizaine de milliards des pays du Golfe» comme l’Arabie Saoudite, le Qatar ou le Koweït dans un fonds financier spécialement dédié. Avant d’arriver à Deauville, l’Egypte et la Tunisie avaient chiffré leurs besoins: Le Caire a besoin de 10 à 12 milliards de dollars d’ici à mi-2012 et a déjà appelé à l’aide le Fonds monétaire international (FMI); Tunis a chiffré ses besoins à 25 milliards de dollars sur cinq ans. Ces deux pays sont particulièrement frappés par la chute de la fréquentation touristique et une croissance proche de zéro. Le G8 a voulu aussi promouvoir la démocratie plus au sud du continent africain en invitant Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire), Alpha Condé (Guinée) et Mahamadou Issoufou (Niger), qui viennent d’accéder au pouvoir au terme de parcours démocratiques jugés exemplaires.

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