A première vue, les regards de tous les observateurs était focalisés sur les chefs de partis sortis majoritaires des urnes du 27 septembre. Les spéculations et les analyses allaient bon train sur qui va être chargé de la formation du nouveau gouvernement lorsque SM le Roi a reçu M.Jettou au palais royal de Marrakech pour le nommer à la tête de la primature. Les centrales syndicales ne font pas l’exception quant à cette « surprise ».
Pour l’UMT (union marocaine du travail), Miloud Moukhareq résume la situation en considérant qu’au- delà de toute surprise, « la désignation royale de M.Jettou est une sage décision devant l’effritement et la balkanisation du champ politique national. Cette décision est sage dans la mesure où aucun parti politique n’a pu obtenir une majorité confortable, sans parler des querelles, par presse interposée, des différents prétendants à la primature. Alors qu’en réalité, les Marocains ont besoin d’un gouvernement fort et uni, compétent et capable d’être à la hauteur des responsabilités qui lui incombent. Cependant, nous, en tant que syndicalistes, nous jugeons les gouvernements, quelle que soit leur nature, d’après leurs actes sur le terrain.». C’est à peu près le même son de cloche chez la CDT (confédération démocratique du travail). Selon son secrétaire général adjoint, Abdelkader Zaier, «la décision royale signifie d’abord qu’il existe une crise politique dans notre pays. La scène politique est plus misérable que jamais. Ce qui importe maintenant, c’est que le prochain exécutif soit un gouvernement actif et travailleur, car tous les chantiers socio-économiques dont on parlait en fanfare sont restés stériles. Ce qui veut dire que le gouvernement d’alternance n’a pratiquement rien fait dans ce sens.
En tout cas, nous souhaitons bonne chance au prochain gouvernement. Il est trop tôt pour se prononcer là-dessus. Les choses sont jugées à leurs fins. » Quant au secrétaire général de l’UGTM (union générale des travailleurs marocains), il n’a rien à déclarer concernant ce sujet. Abderrazak Afilal préfère attendre : « Je ne peux rien dire en ce moment. Il y a une réunion du comité centrale jeudi apès-midi. Après peut-être qu’une déclaration aura lieu dans ce sens dans le cadre du parti de l’Istiqlal en général» a dit M.Afilal.