Saisie dans la matinée par le Maroc, la Ligue arabe n’a pas tardé mercredi à faire savoir qu’elle soutenait Rabat, demandant ainsi à l’Espagne de «retirer ses troupes et d’entrer dans des négociations urgentes avec le Maroc».
Le secrétaire général de l’instance Amr Moussa a également exprimé son «profond regret du recours à la force et des concentrations militaires, qui ne servent pas les intérêts des deux pays voisins». M. Moussa a aussi souligné avoir été contacté au téléphone mercredi par les ministres des affaires étrangères marocain et espagnol au sujet du «développement de la situation» et «la tension qui l’entoure». Il a confirmé sa rencontre avec «Mme de Palacio dans les prochains jours». «Les fortes relations arabo-espagnoles sont capables de surmonter ce genre de différend, qu’il est nécessaire de régler par les voies politiques et cordiales » concluait le communiqué de la Ligue arabe. De son côté, la Commission européenne s’est déclarée prête à «faciliter» un dialogue entre les deux parties en crise.
Selon son président, l’Italien Romano Prodi, «la commission continue à être préoccupée par les événements concernant l’île de Perejil». Très attentive aux récents événements, la France a elle aussi tenu à réagir publiquement mercredi. Paris comme Lisbonne se sont déclaré «préoccupées par la situation actuelle de tension». Le porte-parole adjoint du quai d’Orsay a ajouté que la France souhaitait l’apaisement. «Nous souhaitons vivement qu’il soit mis fin à la dégradation des relations entre ces deux pays amis de la France, dans un esprit d’apaisement et de bon voisinage», a déclaré Bernard Valero, ajoutant que le chef de la diplomatie française, Dominique de Villepin, restait «en contact direct et régulier avec ses homologues espagnol et marocain».
A contre-courant de toutes les autres déclarations plus ou moins apaisantes, l’OTAN s’est dite «satisfaite du retour au statu quo ante» que le Maroc avait «rompu» sur l’îlot Leïla.