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Semlali : «Le RNI n’aime pas être dans l’opposition»

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ALM : actualité oblige, comment avez-vous ressenti les terribles évènements d’Al-Hoceima ?
Zakariya Semlali : Face à ce terrible malheur, j’estime que le gouvernement n’a pas saisi l’ampleur de cette catastrophe. Le cafouillage devant un sinistre pareil est flagrant. Le retard de l’arrivée des secours n’est pas justifié. Depuis 2h du matin, les autorités ont pris toute la nuit pour se décider. Les premiers secours n’ont été disposés qu’à la matinée. Entre-temps, les gens étaient livrés à eux-mêmes.
Cette image de sous développement, livrée à l’étranger, est vraiment navrante. De leur côté, les médias publics, RTM et 2M, ont brillé par leur absence. Ils sont arrivés plus vite à Tunis qu’à Al-Hoceima. En plus, à chaque coup dure, SM le Roi est le premier à intervenir. Je me pose la question au sujet de l’utilité d’un pareil gouvernement. Le terrain a même été plus occupé par Zoulikha Nassri que par les ministres du gouvernement Jettou. Dans un pays où la solidarité est une composante essentielle de la vie sociale, l’image ainsi livrée est franchement désolante. L’organisation du soutien l’est davantage. Les enfants de l’école espagnole ont procédé à la collecte de denrées alimentaires alors qu’en face, les établissements publics ou privés n’ont pas bougé. Cela est vraiment, encore une fois, navrant.
L’actualité politique est dominée par la rencontre d’Ahmed Osman avec le pôle Haraki. Que pensez-vous d’une telle alliance éventuelle ?
Pour nous à l’UC, nous estimons que toute alliance doit dégager une vision politique et un projet sociétal. Changer pour changer n’est assurément pas, pour nous, la priorité. Si le même projet consiste à suivre le projet de Driss Jettou avec des contradictions et paradoxes multiples, nous restons perplexes.
Cependant, des interrogations affleurent. Est-ce qu’un ministre de la Communication, ayant toujours oeuvré contre la loi de la libéralisation, peut mener à bon port un dossier aussi important que la libéralisation de l’audiovisuel ? Est-ce qu’un parti qui se dit libéral et cohabite avec des gens du PPS, dont la mise à jour des concepts idéologiques est à souhaiter, peuvent défendre en commun une vision dite libérale ? Lorsqu’un Fassi Fihri mène les négociations pour l’accord de libre-échange alors qu’au sein de la même équipe gouvernementale, un Benabdellah se dit non convaincu par un tel accord, la contradiction, ou même la mauvaise foi, ne peut qu’être flagrante. Au lieu de continuer à se méfier d’un pays incontournable, d’autres pays sont en train de polluer notre paysage. Franchement, tout gagne à être clarifié. Les violons doivent désormais être mieux accordés.
Explicitement, quel est votre regard sur la démarche du RNI ?
Le RNI est un parti qui était toujours avec tout le monde, mais avec personne à la fois. Il ne veut pas se retrouver dans l’opposition, d’ailleurs il n’est pas fait pour. En tout cas, la majorité actuelle gagne à clarifier ses positions. C’est une équipe pléthorique. Personnellement, j’ai du mal à associer des noms aux 39 visages qui la composent actuellement.
Quelles sont les priorités pour vous à l’UC?
Objectivement, depuis les dernières élections, nous avons fait preuve d’une progression remarquable. Nous sommes à la tête de deux villes importantes du Maroc, Casablanca et Marrakech. Nos cadres ont été renouvelés.
Les 350 membres de notre jeunesse se sont bien illustrés tout récemment. Nous avons fait notre auto-critique. Les voies ont été dégagées vers le congrès de juin prochain. Je suis sûr qu’on reviendra fort. En tout cas, notre parcours, depuis les années quatre-vingt, nous prouve qu’au moins nous ne nous sommes pas trompés.

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