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Sharon, ennemi d’Israël

Au sein même de l’administration Bush, dont il est un allié fidèle, certains membres commencent à «déchanter» face à la politique de répression menée par Ariel Sharon dans les territoires occupés. Le président George Bush s’était, depuis le début de son mandat, bien gardé d’émettre des critiques à l’égard du Premier ministre israélien.
La politique sécuritaire de Sharon embarrasse manifestement les responsables américains qui cherchent à rallier le monde arabe à d’éventuelles frappes contre l’Irak. Sharon continue de se targuer de mener la même guerre que les Etats-Unis contre le terrorisme, n’hésitant pas à comparer Oussama Ben Laden et Yasser Arafat. Car, déclenchée sous couvert de lutte contre le terrorisme, la réoccupation par l’armée israélienne des villes autonomes de Cisjordanie a provoqué un véritable bain de sang. C’est que le général Sharon ignore la résistance à l’occupation et à la répression : il conduit une «guerre contre le terrorisme». C’est pourquoi il pratique les exécutions sommaires, la destruction des maisons et des champs, l’arrachage de dizaines de milliers d’arbres, surtout des oliviers, et la confiscation des terres palestiniennes. Destructions d’un côté, constructions de l’autre : celles des colonies israéliennes créées dans les territoires occupés. Le bouclage des villes et des villages palestiniens est à l’origine d’un chômage sans précédent, qui atteint 50 % de la main-d’oeuvre. Nombre de femmes palestiniennes ont dû accoucher par terre, près de barrages israéliens dont les soldats se montrèrent inflexibles. Une guerre – ou plutôt l’expression d’une haine – dont il fait un combat personnel.
A l’égard de tout ce qui peut ressembler à un Palestinien. Et, en privé, il ne se prive pas d’affubler les Arabes de tous les noms d’oiseaux – et d’autres animaux- dont il connaît les caractéristiques. Tout cela porte un nom. Au passage, et pour avoir les coudées plus franches, il donne un coup de griffe à la France qu’il taxe d’ «antisémite», parce que Paris avait osé critiquer le massacre des civils palestiniens. Un cliché éculé, mais toujours redoutablement efficace. Et son pire ennemi, celui sur lequel il fait une fixation de tous les instants. C’est Yasser Arafat, dont il «regrette» de ne pas s’être débarrassé en 1982 au Liban ! Ce faisant, il banalise l’idée de la mort chez les Palestiniens, qui commencent à rendre coup pour coup. Mais il aura également réussi, par sa haine, à générer des effets inattendus et pervers. Lui qui avait basé tout son discours électoral sur la sécurité fait maintenant fuir ses concitoyens. Et même s’ils sont peu à pouvoir ou à vouloir franchir le pas, un nombre croissant d’Israéliens, minés par la peur, inquiets de la crise économique ou tout simplement en désaccord avec la politique de leur gouvernement, se posent cette douloureuse question. Car, après un an et demie d’Intifada, beaucoup se disent «usés», «fatigués», «déprimés» par les attentats à répétition, l’absence de perspectives politiques ou les conséquences économiques du conflit. La boucle est bouclée.

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