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Un parti politique appelle à une croisade contre les marocains

© D.R

Geert Wilders, auteur du film anti-Islam «Fitna», refait parler de lui. Le chef de file du Parti pour la liberté (PVV) néerlandais reprend son discours politique haineux envers l’immigration et l’Islam aux Pays-Bas dans le cadre de sa campagne électorale pour les législatives néerlandaises anticipées prévues ce mercredi 9 juin. L’incitation à la haine raciale et la discrimination envers les musulmans constituent toujours le cheval de bataille privilégié de Wilders. Les Marocains sont plus que les autres communautés résidents aux Pays-Bas visés par la campagne de ce parti qui espère deux fois plus de députés lors de ces échéances. Geert Wilders estime que «les Marocains d’origine commettent cinq fois plus de crimes et de délits que les Néerlandais de souche». Le nombre des Marocains installés aux Pays-Bas est estimé à 140.000. «Ce dont les Pays-Bas ont besoin, c’est de mettre un terme à l’immigration en provenance des pays musulmans», ne cesse de clamer Geert Wilders. D’ailleurs, la vidéo de campagne de ce parti extrémiste, citée par l’AFP, montre des avions atterrissant les uns derrière les autres et le député néerlandais de commenter : «les vannes sont grandes ouvertes. Nous sommes confrontés chaque jour à l’immigration de masse: foulards, burqas, minarets, criminalité…  cela n’arrête jamais». Pour lui, une diminution de l’immigration permettrait d’éviter une réduction des prestations sociales, de réduire le déficit public et la criminalité. Des propos aux allures de la discrimination et du racisme et qui contredisent le principe de la tolérance multi-culturelle dont se réclament les Pays-Bas. «Le fait que le député néerlandais prétend que les Marocains d’origine commettent cinq fois plus de crimes et de délits que les Néerlandais de souche n’est nullement un argument en son faveur. Ceci montre, si ce constat s’avère vrai, l’échec tout simplement de l’Etat néerlandais à réussir l’intégration de l’ensemble des composantes de la société. Car finalement le crime n’a pas de religion. Cette problématique est liée à d’autres facteurs qui sont d’ordre socioculturel et économique», riposte Amina Bouayach, présidente de l’Organisation marocaine des droits de l’Homme (OMDH), dans une déclaration à ALM. Outre la guerre déclarée contre les Marocains, le PVV se dit «en croisade contre l’islamisation des Pays-Bas». Geert Wilders ne cesse d’appeler à l’interdiction du foulard dans les services publics et l’arrêt de la construction des mosquées, et allant jusqu’à revendiquer une taxe sur le port du foulard. «Notre opinion vis-à-vis de la position du député néerlandais Geert Wilders contre l’Islam est claire. Nous assistons actuellement à une montée en puissance de l’intégrisme que ce soit d’ordre religieux ou idéologique. Nous affirmons que le respect des droits de l’Homme n’est nullement lié à la qualité laïque ou non de l’Etat. Il faut faire très attention à ces deux niveaux d’analyse différents l’un de l’autre. Chaque Etat garantit le respect des libertés religieuses des personnes qui se trouvent sur son territoire selon ses engagements internationaux. Lorsque nous appelons au respect des droits de l’Homme, nous n’appelons nullement à la laïcité. Ainsi, la notion de l’ordre public figure également dans le système des droits de l’Homme», précise Mme Bouayach, ajoutant que «la protection de l’ordre public ne contredit en rien le respect des droits de l’Homme, notamment les libertés religieuses». Selon les sondages, le PVV, présent depuis 2006 à la Chambre basse du Parlement, devrait voir son nombre de députés doubler, lors des élections législatives de ce mercredi, et pourrait, ainsi, entrer dans un gouvernement de coalition.


 «Fitna», le film propagande de Wilders

Fitna est le titre du film anti-Coran du député populiste néerlandais Geert Wilders. Ce film de montage de 16 minutes sorti en mars 2008 montre des extraits de livres, des coupures de presse et des citations du Coran destinées à fonder l’idée d’une religion intolérante voulant conquérir le monde. Dans ce film, le leader du Parti pour la liberté (PVV) affirme vouloir illustrer le caractère «fasciste» du Coran, dont il réclame l’interdiction aux Pays-Bas. Plusieurs réactions envers le film ont eu lieu au lendemain de sa diffusion. Le gouvernement néerlandais a immédiatement condamné le film par la voix de son chef du gouvernement Jan Peter Balkenende. Le Premier ministre avait indiqué : «Nous rejetons cette interprétation [de l’Islam]. La grande majorité des musulmans rejette l’extrémisme et la violence et ceux-ci en sont en fait les premières victimes». Entre autres personnalités, Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, avait également condamné très fermement ce film. Ban Ki-moon avait ajouté que «la liberté [d’expression] doit toujours être accompagnée de responsabilité sociale».

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