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Une délocalisation au Maroc décidée par la SNCF fait des remous en France

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Désormais chaque nouvelle délocalisation au Maroc fait des remous en France. Les délocalisations françaises au Royaume ne plaisent pas aux forces syndicales à l’Hexagone. 
La Fédération CGT des cheminots vient de dénoncer une nouvelle opération d’externalisation de l’une des activités du pôle fret de la Société nationale des chemins de fer de France (SNCF). Cette délocalisation concerne particulièrement l’activité saisie des données des contrats de transport des marchandises. Cette centrale syndicale «condamne cette nouvelle régression sociale imposée par la direction fret de la SNCF et appelle les cheminots à se rassembler et à se mobiliser !». «Alors qu’elle supprime des milliers d’emplois en France, la direction fret de la SNCF fait appel à une société basée au Maroc pour la saisie des données des contrats de transport des marchandises. Dans le même temps, des dizaines de cheminots spécialisés dans la taxation des transports de marchandises sont sans travail ou réaffectés dans d’autres services de la SNCF», annonce la CGT des cheminots dans un récent communiqué. En effet, la saisie des données des contrats de transport des marchandises sera assurée par la société Fedaso basée à Fès. Fondée en 1995 par  le groupe de presse néerlandais Wegener, Fedaso est une entreprise  spécialisée dans la dématérialisation des documents et la capture de données. Contactée par ALM, la filiale marocaine Fedaso assure qu’elle a entamé cette activité depuis quelques mois. «Je trouve que c’est une réaction normale de la part des employés en France. Mais, vous savez, délocaliser au Maroc s’est d’abord une question de prix ! À Fès, par contre, cela nous a permis de créer de nouveaux postes d’emploi. Nous comptons aujourd’hui près de 500 collaborateurs», note Raja Oudghiri, administrateur directeur général de Fedaso. Dans une information relayée par l’agence de presse AFP, la porte-parole de la direction fret de la SNCF a précisé que le choix du Maroc n’était pas du ressort de la SNCF et que ce prestataire a la compétence de faire de l’acquisition automatisée qui n’est pas dans notre coeur de métier. L’investissement aurait été démesuré par rapport à la quantité de travail et cette société a le choix de traiter où elle veut ses données, selon la même source. «Certains gros chargeurs de la SNCF étant réfractaires au contrat de transport électronique, la direction du fret SNCF a décidé de facturer 25 euros chaque contrat de transport papier remis. C’est donc la saisie manuelle des données écrites du contrat de transport dans le système informatique de la SNCF qui est délocalisée au Maroc», précisent les responsables de la Fédération CGT des cheminots. «On supprime des emplois et on délocalise comme une entreprise privée pour diminuer les coûts, alors qu’on reste une entreprise publique : c’est inacceptable!», a déclaré à l’AFP Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT des cheminots. Selon toujours les termes de la Fédération CGT des cheminots, la direction de la SNCF n’a aucun scrupule. D’abord parce qu’elle supprime des milliers d’emplois en France. Ensuite parce qu’elle veut imposer des reculs sociaux à ses salariés pour les aligner sur la concurrence. Et puis, elle contraint ses chargeurs à se plier à sa stratégie de déshumanisation des relations commerciales. Et enfin,  elle délocalise de la charge de travail dans des pays où les conditions sociales sont les plus faibles pour réaliser le plus de profit possible sur une prestation largement surévaluée. 
Cette centrale syndicale ne compte pas rester les bras croisés. Dès début septembre prochain, elle réunira les différentes fédérations de cheminots pour décider des actions de mobilisation.

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