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Une mission dévoyée

Le statut de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec) est clair. Il s’agit d’un établissement public doté « d’une personnalité morale et de l’autonomie financière, placé sous la tutelle de l’Etat et soumis au contrôle financier de l’Etat applicable aux établissements publics conformément à la réglementation en vigueur ». Sa mission a été aussi clairement définie. Elle consiste en la contribution à l’organisation et la mise en oeuvre de « programmes de promotion de l’emploi qualifié, décidés par les pouvoirs publics ».
Sitôt installée, l’agence a fait preuve d’enthousiasme et a ciblé son action autour de cinq produits destinés à l’insertion des diplômés.
Des stages de formation-insertion, dans le cadre de contrat d’insertion, ont été initiés en direction des jeunes à la recherche d’une première expérience professionnelle. La population handicapée à la recherche d’un emploi depuis plus d’un an et les diplômés au chômage depuis plus de trois ans ont été ciblés par le projet « contrat d’accès à l’emploi ». Le contrat de développement de l’emploi, lui, visait à associer les entreprises de moins de 50 salariés à l’effort d’insertion. Les bac + 2 au minimum étaient concernés. D’autres formules ont été également ficelés et ciblaient les diplômés à la recherche d’un emploi depuis au moins un an (contrat d’utilité sociale) ou les ceux qui accusent une disproportion entre le cursus et le profil requis par l’entreprise.
Le personnel, au départ assez chétif, a rapidement doublé pour atteindre quelque 300 personnes, dont 155 conseillers en emploi. Une quarantaine n’est embauchée qu’à titre occasionnel. Il se déploie dans toutes les régions administratives du pays et l’objectif est de toucher des dizaines de milliers de chercheurs d’emplois ainsi que des milliers de candidats à la création d’entreprise propre. Sa mission consiste aussi en l’intermédiation pour le compte de quelque 15 000 entreprises potentielles.
C’est dire que la structure était bien partie pour apporter une partie des solutions à l’épineux problème de l’emploi des personnes qualifiées.
Mais voilà que l’une de ses raisons d’être, le travail d’intermédiation, va la mettre aux devants de la scène.
La fameuse opération avec Al Najat, qui s’est soldée par l’arnaque de près de 100 000 personnes, porte à l’agence un sérieux coup. Sa crédibilité tombe à l’eau surtout après les longues tentatives de la faire blanchir. Le gouvernement Jettou vient de décider la soumission de ce dossier à la Justice et d’indemniser les victimes. Sa restructuration est aussi à l’ordre du jour. En attendant, c’est le ministère de l’Emploi qui prend en charge toutes les opérations d’embauche.
Dommage que la noble mission de cette agence soit détournée pour des appétits que la justice ne manquera pas de dévoiler à l’opinion publique.

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