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Algérie : 2007 sous le signe de la grogne

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L’Algérie craque de toutes parts. En raison des promesses non tenues, plusieurs secteurs sensibles veulent faire valoir leurs revendications socioprofessionnelles dès le début de l’année prochaine. Les mécontents sont les pharmaciens, les exploitants libres des station-service et les enseignants. Ils ont annoncé leur décision d’organiser des grèves si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
Les pharmaciens projettent ainsi de fermer leurs officines dans tout le territoire algérien si leurs réclamations ne sont étudiées d’ici le premier trimestre 2007. Depuis huit ans, ils ne cessaient de réclamer une augmentation de leurs marges bénéficiaires.  Promise par le ministre algérien du Travail et de la Sécurité sociale, celle-ci demeure lettre morte.
Quant aux 800 exploitants libres des stations-service algériennes, ils ont déposé un préavis de grève de quinze jours à partir du 15 janvier. Ils exigent la concession des stations-service et l’arrêt total des « mesures de rétorsion et de pressions de l’entreprise Naftal sur les exploitants libres en vue de leur arracher la signature de son contrat ». Si le gouvernement ne s’incline pas devant les revendications, l’Algérie se retrouvera totalement immobilisée durant la période de la grève et l’économie en prendra un sacré coup.
À l’approche de l’Aïd-El-Adha, les vétérinaires sont tenus d’être présents pour remédier à tout imprévu. Mais cet Aïd en Algérie devra se passer des vétérinaires. Ces derniers ne seront pas de permanence au niveau des bureaux d’hygiène des Assemblées populaires communales (APC), ce jour-là. Leurs syndicalistes expliquent cette absence par le non-paiement de leurs indemnités et ce depuis treize ans. Les 1400 vétérinaires fonctionnaires de l’administration publique attendent toujours que leur statut particulier, qui prévoit l’introduction dans le régime indemnitaire de trois autres primes promises depuis 2005, soit appliqué. Il s’agit des primes de contagion, de pénibilité et de documentation. Celles-ci sont légitimes du fait qu’elles sont consacrées dans un procès-verbal approuvé par la Fonction publique, leur ministère de tutelle et les finances algériennes. Il faut savoir qu’un vétérinaire algérien, qui travaille dans la fonction publique, ne perçoit que 14.000 dinars par mois (environ 1.840 DH). Des représentants du ministre de l’Agriculture se réunissent ce mardi avec le Syndicat national des vétérinaires affiliés à la fonction publique (SNVFP) en vue de désamorcer cette situation avant les fêtes.
Autre volet, l’enseignement technique. Les 6500 enseignants des 150 lycées techniques algériens rejettent en bloc une réforme préconisée par le ministre de l’Education nationale, Boubekeur Benbouzid. La Coordination nationale des lycées techniques et technicums (CNLTT), créée samedi dernier, a appelé à une grève nationale le 16 janvier prochain pour alerter l’opinion publique des méfaits de cette réforme. La CNLTT  la refuse en raison des dégâts qu’elle occasionnera dans l’enseignement technique. Quelques-uns sont déjà apparents. Le volume horaires d’enseignement a baissé, 50% des filières ont disparu et à la rentrée prochaine, l’enseignement technique algérien se retrouvera avec 5600 enseignants de plus sur les bras, c’est-à-dire un sureffectif de 80%. Cette grogne des secteurs sensibles survient au moment où la situation se complique davantage en Algérie, après que le gouvernement ait entrepris de privatiser de nombreux secteurs.

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