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Bouteflika à l’épreuve des siens

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Abdelaziz Bouteflika est fatigué, mais ne veut pas renoncer. En mauvaise posture, à quelques jours de la date fatidique du 8 avril, le président sortant est en train de perdre du terrain, malgré ses meetings, avec le fameux slogan de la concorde civile. Une politique qui, faute de programme économique et social, a montré ses limites et qui, semble-t-il, ne trouve plus de preneurs.
Selon le journal algérien « Le Matin », Bouteflika s’obstine malgré tout à faire l’éloge de sa politique de concorde civile et à fustiger la presse indépendante rendue responsable de tous les maux de l’Algérie. En optant pour les régions les plus chaudes de l’Algérie, où les gens sont encore traumatisés par les massacres et les tueries, telle que Médéa, première étape de sa campagne, Bouteflika a essayé de convaincre ses auditeurs en jouant la carte de la réconciliation nationale, mais tout laisse à croire, d’après le même journal, que la stratégie Bouteflika ne tient plus la route. Même discours à Blida, Skikda, Laghouat, Mostaganem, Souk-Ahras et Béchar, où, selon le même journal, il avait déclaré : « Aujourd’hui et grâce à la concorde civile, vous pouvez dormir tranquilles ». Autre carte : la récupération des islamistes. « J’ai des amis égarés que j’ai réussis à convaincre de reprendre le droit chemin », rapporte ledit journal. Le président sortant, qui n’a plus rien à perdre, mais tout à gagner, veut aller plus loin. Selon « Le Matin », Bouteflika a déclaré, à partir de Relizane, « avoir les moyens de ramener les plus récalcitrants sur le droit chemin ». Entre Bouteflika et la presse indépendante, la haine a atteint son summum. Il n’est pas passé une seule sortie médiatique sans que le président sortant ne fait de déclarations pleines de rancoeur envers elle. Dernièrement, il a déclaré : « Ne pas reconnaître ceux qui usent de plumes empoisonnées pour dénaturer l’image de l’Algérie à l’extérieur ». Une image qu’il prétend avoir « améliorée » durant les cinq dernières années de son mandat. Par ailleurs, le quotidien indépendant, « Le soir d’Algérie », a fait état de la situation sécuritaire en Algérie. Selon les estimations de la communauté internationale, la situation s’est améliorée, mais le risque reste élevé. Dernièrement, l’ambassade de Grande-Bretagne, pour des raisons de sécurité, a dû changé d’adresse. S’après le même journal, l’ambassade se trouve, actuellement, à l’hôtel Hilton.
Les services consulaires, eux, ont été transférés à Tunis. Mais le dernier événement en date est le refus de l’équipe de Danemark de tennis de jouer son match contre l’équipe algérienne, une rencontre qui rentre dans le cadre des éliminatoires de la Coupe Davis groupe 2 à Alger. L’image d’une Algérie fragile, contrairement à ce que veut faire savoir Bouteflika, a poussé certains pays à revoir les consignes de voyage de leurs ressortissants en Algérie. C’est le cas de l’Allemagne, de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis.
Selon une fiche de conseils publiée par Algerian Tourism, « l’Algérie reste un pays éprouvé par le terrorisme, même si celui-ci a beaucoup diminué par rapport à la période au milieu de la décennie 1990. Aucune ville n’est à l’abri des attentats ».
Du coup, les aventures touristiques sont, désormais, déconseillées, voire interdites. Le même journal rapporte que, d’après certaines capitales européennes, « le risque d’enlèvement persiste » dans le Sahara après le triste épisode des 32 touristes étrangers kidnappés par le GSPC, l’année dernière.
Plus encore, dans son numéro du mois de janvier, le magazine français, «L’Expansion», rapporte que l’Algérie est classée 9e pour les investissements français dans les pays les plus exposés au terrorisme.
En 2000, l’investissement français en Algérie était de l’ordre de +70 %, il a chuté en 2001 à +49 % pour arriver en 2002 à +17 %. Comme quoi, la paix n’est pas encore là !

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