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Caricatures : l’UE s’exaspère des violences, pas de position commune

"Nous avons, au nom de l’Union européenne (UE), explicitement rappelé à ces pays leur obligation de garantir la sécurité des citoyens européens", a déclaré la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Ursula Plassnik, lundi soir à la télévision nationale ORF.
Auparavant, le chancelier autrichien Wolfgang Schùssel, président en exercice de l’UE, a rappelé que chaque pays était "dans l’obligation" d’assurer la protection des personnes et des biens.
Mardi, l’ambassade du Danemark à Téhéran a fait l’objet d’une nouvelle attaque de la part de manifestants armés de cocktails Molotov.
Cette représentation ainsi que l’ambassade d’Autriche à Téhéran avaient déjà fait l’objet d’attaques lundi, alors qu’au cours du week-end des ambassades du Danemark et de la Norvège à Damas et à Beyrouth ont été incendiées et les bureaux de la Commission européenne à Gaza visés par les manifestants.
Le bilan des violences s’est alourdi mardi avec la mort d’un manifestant afghan lors de l’attaque d’un cantonnement de troupes norvégiennes de l’Otan à Maëmana, dans le nord de l’Afghanistan. Ces incidents ont fait également au moins sept blessés, dont deux soldats norvégiens, selon l’état-major norvégien, et cinq manifestants, selon le vice-gouverneur provincial.
Trois manifestants avaient été tués lundi lors de divers rassemblements dans ce pays. Un prêtre catholique italien, Andrea Santoro, a par ailleurs été assassiné en Turquie dimanche, sans que le motif en ait été formellement établi.
La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé des "excès inacceptables", soulignant que la violence ne pouvait être tolérée "en aucun cas", le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi accusant pour sa part "la violence fanatique" d’être "blasphème" au même titre que les caricatures incriminées.
Le ministre italien des Affaires étrangères, Gianfranco Fini, a quant à lui affirmé que dans des pays comme la Syrie ou l’Iran les violences étaient "orchestrées" ou à tout le moins "tolérées par les autorités". "Il n’est pas possible de croire que le régime (iranien) n’y est pour rien", a-t-il déclaré.
Visiblement embarrassée par ce dossier jugé "très délicat" par Mme Plassnik, l’UE peine toutefois à élaborer une position commune.
Une réunion à Bruxelles des ambassadeurs des 25 Etats membres s’est soldée lundi par un simple appel "au calme et au dialogue", sans que soient décidées des mesures concrètes pour la protection des ressortissants européens.
"Nous travaillons avec nos amis dans le monde musulman pour parvenir à une désescalade verbale et avant tout à une fin des violences. Mais nous avons affaire à des thèmes très délicats que nous devons aborder avec beaucoup de doigté", a expliqué Mme Plassnik à l’ORF.
Les 25 "sont en contact permanent mais n’ont pour l’instant pas de raison particulière" de se réunir au niveau ministériel ou d’adopter une déclaration commune, a-t-elle affirmé.
"Trouver un équilibre entre la liberté d’expression, qui est un principe fondamental dans nos sociétés, et (le respect des) sensibilités religieuses est une question très délicate et très exigeante", a dit Mme Plassnik. "Ce qui est sûr, c’est que la violence n’arrange rien", a-t-elle ajouté.

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