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France : Jean-Marie et Marine Le Pen ressuscitent en force

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Telle une odeur de tabac qui résiste à toute épreuve, un sentiment diffus tenaille la majorité présidentielle: Le Front National de Jean-Marie et Marine Le Pen, qu’on croyait définitivement enseveli, est en train de renaître de ses cendres. Ironie de l’histoire et de la stratégie électorale, c’est le coup qui était chargé de lui donner le coup de grâce qui, par un étrange effet boomerang, semble lui avoir redonné vie. Le débat sur l’identité nationale n’avait d’autres objectifs, pour Nicolas Sarkozy et Eric Besson, son ministre de l’Immigration et de l’Identité nationale, que de capter les voix de l’extrême droite et tenter par la même occasion de remodeler la carte des régions de France, les derniers bastions où la gauche peut encore avoir quelques prétentions. Or, non seulement les voix du Front National ne semblent pas être résignées à se reporter sur les candidats de l’UMP, le parti du président, mais les dirigeants du Front, Jean-Marie et Marine Le Pen, commencent à rêver à haute voix d’une performance électorale qui les remettrait au cœur de l’équation politique du moment. «On espère, dit Jean-Marie Le Pen, une douzaine de régions à plus de 10%, voire plus». Le Front National, empêtré dans une paralysante guerre de succession entre l’héritière Marine et les prétendants de la cour lepéniste, affaibli par un assèchement de ses finances, la conséquence logique de ses multiples déboires électoraux, était donné pour définitivement comateux. Personne, avant le lancement de ce débat sur l’identité nationale, ne pouvait parier un euro sur sa capacité à rebondir. Mais depuis qu’Eric Besson avait ouvert la boîte de Pandore, la parole raciste et xénophobe s’est libérée. Cette situation a rendu le dogme exceptionnel basé sur le rejet de l’autre sur lequel repose l’ensemble de la démarche du FN comme une banalité acceptable. Autre  facteur qui a réussi à restaurer le FN dans son magistère xénophobe, les nombreuses bavures racistes commises par certains ministres, comme Brice Hortefeux, Nadine Morano, Georges Frêche,  les uns par inadvertance, les autres pour une volonté de créer le buzz. Le parler «Front National» est devenu le langage politique courant, prisé par les médias puisqu’en plein débat sur l’identité nationale, voulu par le président de la République, il assure une visibilité et une audience qui distinguent son auteur en toute impunité. C’est ce contexte où la mode inconsciente était d’imiter la posture du Front National qui a été choisi par Marine Le Pen pour radicaliser son discours et se distinguer. Quant, à  titre d’exemple, Eric Besson avait refusé la nationalité française à un citoyen marocain sous prétexte qu’il impose à sa femme française le port de la burqa, Marine Le Pen entre dans la surenchère et exige que non seulement la nationalité française doit lui être refusée mais il doit être jugé en correctionnelle, condamné et expulsé manu militari. Sur de nombreux sujets, le Front National a retrouvé sa capacité à imprimer le tempo. Et c’est sans aucun doute parce que les études d’opinion ont montré que ce débat renforce l’extrême droite plutôt que de capter ses voix qu’il a été arrêté net par François Fillon et transformé en vague discussion sur le «pacte républicain».

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