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Irak : C’est l’ONU qui doit décider

Les Nations unies sont satisfaites des conditions de déroulement du travail préparatoire effectué par ses inspecteurs en désarmement en Irak. Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU a admis que les premières 48 heures des inspecteurs se sont «très bien passées». Il a aussi réaffirmé qu’il ne pensait pas que «la guerre soit inévitable».
Versant dans la même attente, Jacques Chirac a déclaré qu’en ce qui concerne les tirs de la DCA irakienne sur les patrouilles anglo-américaines au-dessus de l’Irak et l’éventualité que Bagdad rende une feuille vierge sur ses armes de destruction massive le 8 décembre, « cela m’étonnerait que le Conseil de Sécurité considère que c’est une violation » de la résolution des Nations unies sur le désarmement.
«Il appartient, non pas à M. Bush, à M.Chirac, ou à tout autre, de définir ce qu’est une violation patente. Cela relève de la seule responsabilité du Conseil de Sécurité», a souligné le Président français lors du Sommet de l’OTAN de Prague.
Pour lui, il est peu probable que le Conseil de Sécurité juge l’Irak coupable de violation patente de sa résolution 1441 par le seul fait de réagir au survol de son territoire ou, éventuellement, de ne pas lister ses armes de destruction massive. Cette prise de position va à l’encontre des convictions de Washington qui considère pour sa part que les tirs de la DCA et une feuille blanche à la place de la liste complète de ses armes constitueraient une «violation patente» des obligations de l’Irak. Sur un autre plan, la chaîne de télévision satellitaire Al-Jazira, les Etats-Unis ont adressé des lettres à onze Etats arabes leur demandant s’ils étaient prêts à coopérer en cas de guerre avec l’Irak. L’administration Bush, qui leur a donné un mois pour répondre, avait annoncé qu’une cinquantaine de pays avaient déjà été approchés en vue de former une alliance contre le régime de Saddam Hussein.
Rappelons que les pays arabes avaient réaffirmé à maintes reprises leur hostilité à une frappe contre l’Irak. La Ligue arabe estime d’ailleurs que la résolution 1441 des Nations unies n’autorisait aucune action militaire contre Bagdad.
Le chef de la diplomatie égyptienne, Ahmed Maher, a d’ailleurs démenti samedi des informations faisant état de l’acceptation de son pays de coopérer avec les Etats-Unis en cas de frappe contre l’Irak.
Pendant ce temps, le Président américain George Bush a lancé, le week-end à Bucarest, une nouvelle mise en garde à Saddam Hussein affirmant que s’il ne désarmait pas il serait attaqué. «Le Conseil de Sécurité et maintenant l’OTAN ont parlé d’une seule voix, le régime irakien doit se désarmer lui-même, sinon, nous, les Etats-Unis, allons diriger une coalition de nations déterminées, pour désarmer ce régime au nom de la paix», a-t-il soutenu.
Le jeu du chat et de la souris se poursuit donc entre Bush et Saddam. Ce dernier travaille désormais à consolider son front intérieur en autorisant la frange de l’opposition irakienne qui milite pour des réformes constitutionnelles à se rendre à Bagdad. Cette opposition réfugiée à Paris, réclame la révision de la constitution sans s’en prendre au régime de Saddam Hussein. Le Président irakien admet désormais la légitimité de cette revendication et serait prêt à instaurer le multipartisme.
Ce n’est pas le cas de l’opposition irakienne encadrée et financée par les Etats-Unis qui, elles, oeuvrent pour le renversement du régime irakien. Elle compte de nombreuses fractions peu crédibles et ne disposant pas de réelle assise populaire en Irak. Malgré les efforts de l’administration américaine, elle n’arrive toujours pas à se mettre d’accord sut la moindre plate-forme, même minimale. Washington se montre d’ailleurs de plus en plus réticente à lui débloquer les fonds réclamés pour financer son action anti-Saddam.

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