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La gaffe de Condolezza Rice

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Ce que le monde entier a vécu en tant que grande catastrophe est une «grande opportunité pour la diplomatie américaine». C’est en tout cas ce que pense Condolezza Rice, qui doit succéder prochainement à Colin Powell au poste de secrétaire d’Etat américain, voit le terrible raz-de-marée qui a frappé le Sud-Est asiatique et qui a fait plus de 162.000 victimes officiellement recensées. La dame de fer de l’administration Bush était interrogée par la commission sénatoriale des relations étrangères lors d’une audition destinée à confirmer sa nomination au nouveau poste. « Le tsunami a été une merveilleuse occasion de montrer, au-delà du gouvernement des Etats-Unis, le coeur du peuple américain ». Et d’ajouter : « Je pense que les dividendes en ont été importants pour nous ». Des déclarations qui ne sont pas passées inaperçues. La sénatrice démocrate de Californie, Barbara Boxer, était parmi les premiers à réagir. Elle lui a rétorqué sur le champ qu’elle était déçue par ces propos qu’elle a jugé déplacés étant donné l’ampleur de la catastrophe. «Le tsunami a été l’une des pires tragédies de notre vie. Et il faudra dix ans pour reconstruire la région. J’ai été très déçue par votre déclaration. Je pense que vous avez gâché l’occasion », a-t-elle souligné..
Cette première gaffe de Condolezza Rice a éclipsé l’essentiel de son intervention devant la commission sénatoriale. Celle qui jusque-là occupait le poste de conseiller à la sécurité de Georges W. Bush a en effet amorcé un nouveau virage dans la démocratie américaine. Après «l’axe du mal», elle a clairement désigné une liste d’« avant-postes de la tyrannie» qui ne sont autres que Cuba, la Birmanie, la Corée du Nord, l’Iran, la Biélorussie et le Zimbabwe. «L’Amérique se tient au côté des peuples opprimés sur chaque continent», a-t-elle assuré. Celle qui est réputée pour sa fermeté a explique que son action viserait à développer la démocratie à travers le monde. «Le temps de la diplomatie est venu (…) Notre interaction avec le reste du monde doit se fonder sur le dialogue, pas le monologue », a-t-elle expliqué confirmant ainsi le changement de priorité désiré par le président américain, dont le premier mandat a été marqué par l’affirmation de la force militaire américaine.
Désormais, a fait comprendre Rice, le département d’Etat allait revenir au centre du jeu et reprendre le dessus sur le Pentagone, qui semblait avoir le dernier mot jusque-là en matière de diplomatie. Et parmi les «grandes tâches» de la diplomatie du pays de l’Oncle Sam, arrive en tête de liste l’instauration de la démocratie et la liberté à travers le monde.
Dans ce registre, Condolezza Rice a ainsi souligné l’importance «des alliances et des institutions multilatérales » pour faire avancer la liberté, citant notamment l’Otan et l’Union européenne. L’Irak était bien évidemment présent tout au long de cette journée d’audition. La pochaine secrétaire d’Etat a admis que « nous avons de gros défis tactiques pour parvenir à notre objectif stratégique » de stabiliser et démocratiser ce pays, et s’est refusée de donner un calendrier pour un début de retrait des forces américaines.
Elle a notamment reconnu qu’il restait encore fort à faire pour que les forces irakiennes soient suffisamment nombreuses et opérationnelles.
Pour ce qui est du conflit au Proche-Orient, Condolezza Rice a pressé Israéliens et Palestiniens d’avancer avec détermination vers un règlement de leur conflit, insistant que le moment «est maintenant venu de faire le choix de la paix», s’engageant personnellement pour rapprocher les dirigeants des deux camps.

• Fadoua Ghannam
(avec agences)

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