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Les Moscovites en état de choc après un double attentat dans le métro

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Hurlements de sirènes, téléphones mobiles saturés et hélicoptères de secours qui fendent le ciel en direction du centre-ville: le double attentat suicide qui a frappé le métro de Moscou tôt lundi, faisant 37 morts, a plongé la ville en état de choc. Des centaines de Moscovites sortent du métro choqués, certains en pleurs. Un homme tente de laver le sang sur son visage avec sa bouteille d’eau, constate un journaliste de l’AFP devant la station Park Koultoury, l’une des deux stations prises pour cible par des femmes bardées de plusieurs kilos d’explosifs qu’elles ont fait sauter en pleine heure de pointe. «Je suis choqué», dit aussi Vitali, étudiant de 21 ans qui sort du métro Park Koultoury. Il se trouvait dans une rame se dirigeant vers Park Koultoury juste après l’explosion, mais son train a été arrêté dans le tunnel. «Quand on va travailler, on ne s’attend pas à ce genre de choses», déclare-t-il. A quelques kilomètres de là, devant la station Loubianka, dans le centre historique, pas très loin du Kremlin, les sauveteurs commencent à évacuer des corps sur des brancards vers 09h00 GMT. Des dizaines de camions oranges et rouges bloquent la place, célèbre pour avoir longtemps abrité les services secrets soviétiques, et où se trouve aujourd’hui encore le siège du FSB (services spéciaux russes). Un hélicoptère est posé au milieu de la place. Un jeune homme dont l’amie a été blessée laisse exploser sa colère et s’en prend violemment aux ressortissants du Caucase et d’Asie centrale. «Je ne sais pas qui a fait ça, mais ma copine est maintenant à l’hôpital, je vais en tuer un, un Tadjik, un Azéri, peu importe, c’est tous les mêmes», lance-t-il. «La guerre va commencer, dans le métro il n’y a que des Tadjiks, que des Caucasiens, il n’y a pas de Russes, ils ont peur», crie-t-il. L’attentat n’a pas été revendiqué, mais le FSB privilégie la thèse d’un acte commis par «des groupes terroristes liés à la région du Caucase du Nord». Pour les badauds qui passent place Loubianka, cela ne fait guère de doute. «Ils disent à la radio que c’étaient des kamikazes. Bien sûr, ce sont de nouveau les Caucasiens», lance Natalia, ouvrière d’une usine de fabrication d’avions à Irkoutsk (Sibérie), en visite à Moscou. «Je ne pensais pas que cela pourrait arriver de nouveau. C’est tout simplement horrible», confie Alexandre, ouvrier du bâtiment de 29 ans. Le réseau de métro de Moscou, l’une des fiertés de la capitale russe, est l’un des plus utilisés au monde, avec environ 8,5 millions de passagers par jour. La ligne visée par les attentats est fermée «pour des raisons techniques», annonce en boucle une voix féminine dans toutes les stations qui fonctionnent. Partout ailleurs dans le reste du réseau, la police multiplie les contrôles de sacs et bagages. Les passagers sortent sur les plates-formes et tapotent fébrilement sur leurs téléphones portables pour prendre des nouvelles de leurs proches.
«J’ai peur. Je pense que tout le monde est terrifié», dit Lidia Svistounova qui sort du métro. «J’ai appelé tout le monde dès que j’ai appris ce qui s’est passé». Plusieurs Moscovites se sont retrouvés contraints de se rendre à pied au travail en raison des embouteillages monstres causés par les attentats et le déploiement des secours. Moscou a été le théâtre de plusieurs explosions mortelles au début des années 2000, pour certaines revendiquées par des militants de la cause tchétchène, mais
elles étaient devenues moins fréquentes récemment.

  Antoine Lambroschini et
  Alexander Osipovich (AFP)

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