L’Union européenne étudie une «réaction appropriée» à la décision de la Libye de ne plus accorder de visas d’entrée aux citoyens de l’espace Schengen, a annoncé lundi la Commission européenne. «La Commission déplore la décision unilatérale et disproportionnée des autorités libyennes», a commenté la commissaire européenne en charge des Affaires intérieures et de l’Immigration Cécilia Malmstram. Des consultations sont prévues avec les Etats membres et les pays associés à l’espace Schengen afin de «décider d’une réaction appropriée avant la fin de la semaine», a-t-elle précisé. L’Italie a décidé lundi de déconseiller à ses ressortissants les voyages en Libye à la suite de cette décision surprise. «La Libye a décidé d’arrêter l’octroi de visas d’entrée à tous les citoyens des pays européens», a déclaré dimanche un responsable libyen sous couvert de l’anonymat.
Le journal Oea, proche de Seif Al-Islam, fils du numéro un libyen Mouammar Kadhafi, ne précise pas les motivations de la décision des autorités, mais il publie une information selon laquelle la Suisse a interdit à 188 responsables libyens l’accès au territoire helvétique, avec en toile de fond la crise diplomatique entre Tripoli et Berne. Selon Oea, qui cite un «responsable libyen de haut niveau», la liste suisse comprend le colonel Kadhafi et sa famille, des responsables du Congrès général du peuple (Parlement), du gouvernement, ainsi que des «responsables économiques et des dirigeants militaires et des services de sécurité». La Suisse est membre de Schengen, l’espace sans frontières créé au sein de l’UE, depuis le 12 décembre 2008.