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Martine Aubry nage en pleine euphorie

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Allez trouver une personnalité socialiste labélisée «Rue de Solferino» plus heureuse, plus épanouie, plus optimiste que Martine Aubry, vous auriez du mal à en trouver. La première secrétaire du Parti socialiste est en train de vivre une étrange séquence, de celle dont la lame de fond transforme de manière invisible les politiques. Et si la politique pouvait ressembler à la lecture des astres, la tentation est grande d’affirmer, sans risque d’être démenti, que Martine Aubry est en train de vivre la fulgurante conjonction de ces petits «riens» qui font ces grands «touts». Non seulement les sondages ne présentent plus son rêve éveillé de réaliser le grand chelem, c’est-à-dire de maintenir la carte des régions de France dans le rose absolu, comme un fantasme difficile à atteindre. Mais bien au contraire, cela devient même la tendance du moment. Comme si les Français allaient être acculés à profiter de ce scrutin régional pour formuler le plus expressif message de défi à l’encontre de la politique nationale du gouvernement. Il faut dire que pour parvenir à ce stade, Martine Aubry a été généreusement aidée. L’affaire «Ali Soumaré» du nom de ce candidat socialiste d’origine malienne sur lequel l’ensemble de la hiérarchie UMP est tombée à bras raccourcis avec une haine et une violence qui en disent long sur le bas-fond raciste et xénophobe d’une grand partie de la majorité présidentielle, a permis à Martine Aubry de retourner contre le parti de Nicolas Sarkozy l’arme de la diversité que le président de la République avait subtilement transformée en joujou électoral.
Les quelques déboires présidentiels comme sa décision non argumentée, sauf par crainte de ne pas affronter, de ne pas inaugurer le Salon de l’agriculture ou comme la convocation à la dernière minute du chef de file UMP en Ile-de-France Valérie Pécresse après avoir juré la main sur le cœur qu’il ne se mêlerait pas de ces élections régionales et confié la direction et l’animation de la campagne à François Fillon, ont fini par installer un sentiment d’urgence qu’une catastrophe électorale est vite arrivée.
Le parti du président a vite senti le danger qu’il y avait à laisser Martine Aubry fanfaronner toute seule sur les écumes des sondages. Par les voix d’un des porte-parole qui reflète le plus fidèlement l’humeur et la pensée présidentielles, Fréderic Lefebvre, elle fut accusée de pratiquer «un anti -Sarkozyme primaire», la même malédiction qui avait, croit-on à l’époque, porté la poisse à Ségolène Royal.
La rayonnante humeur de Martine Aubry n’est pas uniquement le fruit des couacs de ses adversaires de la droite. Elle pourrait être aussi la conséquence d’un ciel provisoirement dégagé à gauche.
Ségolène Royal, qui compliqua sadiquement les premiers pas de la nouvelle première secrétaire, a volontairement choisi de disparaître du radar national pour se consacrer à son combat régional. Dominique Strauss-Kahn présenté un moment comme un recours possible, semble empêtré dans un labyrinthe d’agenda pour concilier ses appétits planétaires avec ses ambitions hexagonales. Martine Aubry sait que si elle parvient à réaliser le grand chelem, elle aura franchi un pas décisif dans l’installation de son leadership.

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