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Nicolas Sarkozy ou l’été de toutes les insultes

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La machine présidentielle  a beau communiquer  sur les vacances cool et détendues que Nicolas Sarkozy passe dans la résidence d’été de son épouse Carla Bruni au Cap-Nègre. Des photographes et des cameramen ont beau immortaliser ses sorties en vélo ou habillé en blanc, bronzé pour la circonstance, au bras de sa dulcinée, affichant le plus large des sourires. Il est difficile de croire que le président de la République ait pu s’extraire à l’atmosphère de fureur, d’insultes et de pugilat qui le poursuit depuis son virage sécuritaire de Grenoble. A moins d’être autiste, ce qu’il n’est pas  ou de ne pas lire la presse pour y déceler le torrent de haine et de rejet qu’il suscite, ce qu’il ne fait pas malgré les apparences, Nicolas Sarkozy semble avoir reçu la palme du président le plus violemment critiqué depuis au moins ces trente dernières années. Si le magazine «Marianne» focalise le débat avec son titre provocateur qui traite Nicolas Sarkozy de «voyou de la République», ce ne fut que la suite logique d’une série de critiques venant de l’opposition pour évaluer l’homme et son action. Quand un homme comme Arnaud Montebourg traite Sarkozy «d’incapable» qui se «frontationalise», quand la députée européenne écologique Eva Joly l’accuse «d’instaurer un racisme d’Etat», quand l’ancien Premier ministre Michel Rocard l’accuse d’envisager des mesures qui rappellent «Vichy» et «les nazis», quand Pierre Moscovici le traite d’être un «Le Pen light», quand la CGT dénonce le discours «nauséabond» du chef de l’Etat, un certain stade inédit dans la critique semble avoir été atteint. Nicolas Sarkozy lui-même n’a pas encore répondu à ce tournant dans les insultes touchant sa personne. Il n’y échappera pas à la rentrée. Une des interrogations principales qui l’attend est la suivante : accepte-t-il que la fonction présidentielle soit à ce point dévalorisée et démagnétisée ? Comment faire, quels actes prendre, quels mots utiliser pour tenter de restaurer une aura perdue, indispensable au retour d’affection et de confiance ? Nicolas Sarkozy avait régulièrement été critiqué de ne pas habiter convenablement les habits de président de la République par ses propres amis figurant au cartel des anciens Premiers ministres comme Alain Juppé, Edouard Balladur ou même Jean-Pierre Raffarin. Sans parler que cet angle d’attaque est le principal fonds de commerce de son adversaire de toujours, Dominique de Villepin. Nicolas Sarkozy est connu pour son tempérament sanguin. Ses nombreux écarts de langage, dérapages et autres coups de sang, lui ont tissé une réputation d’un homme qui a l’insulte facile à dégainer. Jusqu’à présent, Nicolas Sarkozy a choisi de laisser sa garde rapprochée monter au créneau pour dénoncer cette orgie verbale contre un homme pourtant élu au suffrage universel et qui ne fait qu’appliquer des promesses et un programme pour lesquels il avait été choisi par les Français. Mais cet angle de réponse semble court. Le virage sécuritaire de Grenoble qui visait à ratisser large à droite semble avoir un dommage collatéral regrettable pour l’aura et le crédit de Nicolas Sarkozy. Une donnée qui comptera beaucoup pour la droite au moment où il faudra choisir son candidat pour la prochaine compétion présidentielle, partant d’un constat simple : il n’est pas encore acquis que Nicolas Sarkozy puisse se représenter.

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