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Nicolas Sarkozy persiste et signe dans l’ouverture

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Il y a une blague qui pourrait faire rire jaune dans les rangs clairsemés du Parti socialiste, celle de voir la grande majorité de la hiérarchie socialiste agenouillée devant un confessionnal en train de prier secrètement que Nicolas Sarkozy puisse gagner toutes les échéances électorales à venir. Ce serait l’unique voie pour eux d’accéder aux grands postes de responsabilité. La raison d’une telle digression est la décision de Nicolas Sarkozy de nommer deux poids lourds de la gauche, Didier Migaud, député socialiste et président PS de la commission des Finances de l’Assemblée au poste de président de la Cour des comptes en remplacement de Philippe Seguin décédé récemment et Michel Charasse, figure colorée du mitterrandisme au Conseil constitutionnel. Une décision politique qui eut le grand mérite de prendre tout le monde de court. Alors que la méchante humeur croissante de sa propre famille politique le poussait à mettre un pied sur le frein de l’ouverture et à soigner davantage les frustrations et les amertumes domestiques, alors la gauche dans son ensemble commençait à railler avec quelques pertinences cette exercice inutile et que les ministres d’ouverture comme Eric Besson, Bernard Kouchner et Fadela Amara montrent les limites de leurs apports, Nicolas Sarkozy persiste et signe. Il est vrai que pour tempérer les retombées d’un tel choix, les amis du président de la République insistent lourdement dans leur communication sur deux traits de caractères distinctifs destinés à alléger le poids de ces nominations. La première touche l’incontestable professionnalisme de Didier Migaud dont la totale maîtrise des finances publiques est reconnue par tout le monde.
Le seconde consiste à insister sur le fait que le sénateur Michel Charasse, au tempérament Sarko-compatible, est depuis longtemps en rupture de ban avec les socialistes et se targue régulièrement de ne pas avoir fait commettre à l’ancien président François Mitterrand la moindre erreur constitutionnelle. Lorsque Nicolas Sarkozy avait récemment déjeuné en tête-à-tête avec Jean-François Copé, le patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale et opposant irréductible à cette politique d’ouverture, l’impression était installée que Copé avait sans doute converti le président de la République à sa religion. Il est de bon ton de s’extasier sur la capacité de Nicolas Sarkozy à prendre tout le monde à contre-pied, de continuer à chercher d’autres prises de guerre alors que celles qu’il a déjà accrochées à sa bandoulière quittent leur statut d’atouts pour devenir des poids. Il l’a fait lors de la formation des multiples gouvernements Fillon. Avec cette seule obsession : surprendre et monopoliser les grands titres. Sauf que cette fois, à la veille d’élections régionales qui s’annoncent brumeuses pour la majorité présidentielle, le coup de maître censé dorer la calèche peut facilement la transformer en citrouille. Seul bémol de ce choix : à l’actif de Nicolas Sarkozy, il a choisi cet instant pour s’ouvrir davantage aux socialistes et les intégrer encore plus dans son jeu à un moment crucial où la patronne de la boutique d’en face, Martine Aubry, soumise à la rébellion de Georges Frêche et de ses amis, fait le choix de l’amputation.

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