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Nicolas Sarkozy propose un sommet comme thérapie à la crise

© D.R

Pour pouvoir figurer sur la photo en compagnie du président américain George Bush à Camp David, le président français Nicolas Sarkozy a dû écourter deux importants sommets au Canada. Enjeu planétaire de cette visite : convaincre le président américain sortant de participer à un sommet international dont l’agenda principal est de mettre en place des mécanismes nouveaux pour résoudre la crise financière internationale.
Même si la question demeure légitime de savoir quel intérêt le président Nicolas Sarkozy peut avoir à s’afficher avec une administration américaine sortante dont la gestion est lourdement responsable des grandes crises actuelles, la photo avec George Bush était nécessaire sur un plan politique et symbolique. Nicolas Sarkozy conforte son rôle de grand patron d’une Europe qui s’apprête à réussir là où la grande Amérique avait échoué. L’idée de ce sommet a été parmi les premières solutions envisagées à chaud par Nicolas Sarkozy dès le début de cette tornade financière. Les premiers commentaires l’accueillaient fraîchement. Les plus moqueurs la rangeaient dans la catégorie de la célèbre manie française d’envisager la création d’une commission comme solution à tout problème. Mais au fur et à mesure que le monde s’enfonce dans la crise avec l’incapacité manifeste des différents plans à stopper l’hémorragie, l’idée de réunir les grandes puissances industrielles pour imaginer la refondation, sur des bases solides et concertées, du système financier international, s’imposa comme le dernier recours. La piste même à suivre fut trouvée: Ils s’agit de relancer l’économie mondiale sur le mode d’un nouveau «Bretton Woods», en référence à ces accords signés en 1944 qui avaient créé le système financier sur lequel repose le monde depuis le Seconde Guerre mondiale. Ce volontarisme européen personnifié par la posture de Nicolas Sarkozy a été reformulé en des termes très forts par le président français lors de son étape canadienne : «Face à la crise, a-t-il dit le menton haut et le poing serré, il y a toujours deux attitudes, il y a ceux qui restent immobiles, comme tétanisés, et il y a ceux qui essayent de trouver les réponses. C’est une crise mondiale qui a commencé aux Etats-Unis, il faut une réponse mondiale aux Etats-Unis».
C’est justement ce discours sur la réponse mondiale et pourquoi pas coordonnée qui a du mal à passer dans les oreilles Américaines. Dans ces nombreuses interventions pour commenter la crise et essayer de rassurer les américains, le président George Bush tente soigneusement d’éviter de parler du ce sommet international. Comme s’il s’agissait d’une dangereuse concession faite aux Européens . Georges Bush préconise d’abord une solution domestique : «Nous travaillons pour résoudre cette crise et nous devons travailler aussi pour que cette situation ne se reproduise plus jamais (…) Et cela veut dire surtout actualiser la façon dont nous réglementons le système financier américain».
Il est vrai que les Européens, Français et Britanniques en tête, se son piqués de l’idée d’introduire une dose de morale et de justice sociale dans le système financier international. Tandis que Nicolas Sarkozy affirme, péremptoire, qu’«On ne peut pas continuer à gérer l’économie du XXIe siècle avec les instruments de l’économie du XXe», le Premier ministre britannique Gordon Brown fait un aveu qui a dû hérisser de surprise les milieux traditionnels de la finance : «J’ai compris depuis longtemps que les marchés reposent sur des valeurs qu’ils ne peuvent générer eux-mêmes, des valeurs aussi importantes que l’équité, la responsabilité, la coopération pour le bien de tous». Ce sommet international que le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, s’est proposé d’accueillir dans les plus brefs délais, est selon la description qu’en a fait Nicolas Sarkozy, une sorte de G8 élargi à des pays comme la Chine, l’Inde , le Brésil, le Mexique et l’Afrique du Sud. «Il faut sans doute ajouter aussi un pays arabe», avait souhaité le président français sans préciser s’il s’agissait de l’Egypte en fonction de son poids démographique ou de l’Arabie Saoudite en fonction de son rôle pétrolier.

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