Les Omanais demandant des mesures de lutte contre la corruption continuaient de manifester lundi en dépit du limogeage de deux ministres et de promesses de créations d’emplois. Un sit-in à Soha, ville industrielle à 200 km au nord de Mascate où un manifestant avait été tué par la police le 28 février, est entré dans sa neuvième journée, a indiqué l’un des militants qui y participe. «Le sit-in pacifique se poursuit pour la neuvième journée consécutive», a indiqué à l’AFP l’un des militants, précisant qu’environ 200 personnes y participent le jour mais que la nuit leur nombre atteint les 2.000. «Le peuple omanais manifeste pacifiquement pour des réformes et non pour renverser le régime», a affirmé ce militant. Par ailleurs d’autres Omanais continuaient lundi de camper devant le siège du Conseil consultatif à Mascate pour demander de contenir la corruption. L’armée avait dispersé le 1er mars des manifestants qui avaient bloqué l’entrée terrestre du port de la ville mais ceux-ci ont à nouveau organisé un sit-in en ville, place de la Terre. En réponse aux demandes des manifestants, le Sultan Qabous a limogé samedi deux ministres et d’autres membres du gouvernements sont annoncés sur le départ. Le sultan a également annoncé la création de 50.000 emplois, des aides pour les chômeurs, ainsi que la mise en place d’une commission chargée de faire des propositions pour donner plus de pouvoir à l’Assemblée consultative élue. Ces expressions de malaise sont rares dans ce pays de trois millions d’habitants, qui compte 20% d’étrangers. Le sultanat a des ressources limitées en pétrole, mais il occupe une situation stratégique à l’embouchure du Golfe, d’où proviennent 20% de l’ensemble du brut qui circule dans le monde. Il est voisin du Yémen, pays pauvre et instable, secoué depuis des semaines par des manifestations contre le régime.