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Périscope : Coup de force annoncé

Le président George Bush a donc choisi de prendre le risque de se passer du soutien des Nations unies pour renverser Saddam Hussein. Il veut sa guerre avec ou son l’adhésion de l’ONU. Ses conseillers, tel Richard Perle, vont jusqu’à affirmer que Washington attaquera même en cas de veto français. On comprend, dans ces conditions, que la guerre est pour bientôt. Elle aurait même déjà commencé par le bombardement des sites de communication de l’armée irakienne dans la zone d’exclusion aérienne, où la cadence des patrouilles américaines et britanniques a fortement augmenté.
Aux Etats-Unis même, le débat sur le recours unilatéral à la force est féroce. Malheur à celui qui rechigne à défendre l’option militaire pour épargner le peuple irakien. Tout est brouillé par le président américain, par son caractère imprévu, comme par l’orientation belliciste et mercantile d’une Administration recrutée autant dans le secteur de l’armement que parmi les majors pétroliers.
L’inaction des opposants à la guerre équivaut à une non-assistance à peuple en danger de mort. Les victimes civiles qui vont résulter des bombardements ne sont jamais mentionnées. «L’évaluation des dommages qui seront causés par la guerre est en cours», est-il chaque fois indiqué par les responsables du Pentagone. Par contre, Donald Rumsfeld et ses proches ne ménagent pas leur peine pour donner l’impression d’une guerre propre à travers des frappes d’une précision chirurgicale. La réalité est tout autre.
L’Administration américaine se déclare décidée à boucler sa campagne aérienne en quelques jours. C’est criminel, dénonce un général américain en retraire. Le plan américain prévoit que plus de 3.000 bombes et autres missiles vont tomber sur les têtes de civils irakiens, pour les seules premières 48 heures de cette guerre programmée de longue date. C’est inacceptable. Surtout quand on sait que Saddam Hussein ne représente une menace pour personne, excepté pour son peuple, qu’il n’a pas hésité à gazer. Il n’a plus les moyens qu’il avait dans les années quatre-vingts, pour présenter une quelconque menace pour ses voisins.
Les ambitions affichées par George Bush dépassent la volonté affichée de débarrasser l’Irak de Saddam Hussein et de ses armes de destruction massive. Il s’agit à l’évidence, répétons-le, de remodeler l’ensemble du Moyen-Orient selon des valeurs qui, malgré leur caractère messianique, n’ont rien d’universels. Un objectif qui n’est pas sans risque non plus. Dans le cas irakien, les impondérables sont nombreux.

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