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PO : Double langage Américain

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Fidèle à son image, le Premier ministre israélien avait entamé une visite aux États-Unis, au lendemain de celle effectuée par Mahmoud Abbas. Une coutume qui s’est installée depuis longtemps et qui est une façon d’avoir toujours le dernier mot auprès des Américains. L’optimisme ayant prévalu lors de la visite aux États-Unis du Premier ministre palestinien s’est rapidement évaporé, suite à celle effectuée par Ariel Sharon. La question n’était plus au seuil du pessimisme, mais elle a franchi celui de la colère, de l’indignation et de l’exaspération. Entre autres objets de discorde, le mur de la honte que l’Etat hébreu s’obstine à ériger en Cisjordanie. Un mur qui se fait, en plus, au détriment des Palestiniens, puisque c’est sur leurs terres qu’Israël le construit. Certains paysans ont ainsi perdu la totalité de leur terrain, à l’image de cet agriculteur qui possédait 17 hectares avant la construction du mur. Aujourd’hui, il ne possède plus que 2 hectares, après que le mur a englouti les 15 autres. Un mur qualifié de « mur de Berlin » par les activistes palestiniens, qui accusent Israël et les Etats-Unis de vouloir provoquer une guerre civile palestinienne, menaçant ainsi d’enterrer la trêve unilatérale prononcée en juin. « Il existe un complot objectif entre les esprits agressifs d’Israël et des Etats-Unis contre les espoirs palestiniens et contre leur indépendance », avait déclaré Abdelaziz Al-Rantissi, un dirigeant du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) dans la bande de Gaza. Les Palestiniens avaient pourtant cru, dur comme fer, en la détermination de Bush d’une part, mais surtout en sa capacité de mettre un terme aux violations par Israël des droits des Palestiniens, ainsi que tout ce qui porte le nom de résolution onusienne. Les Palestiniens espéraient en fait que Washington obtiendrait le démantèlement de cette frontière matérielle qu’ils considèrent comme une tentative d’expropriation déguisée. Ainsi, l’exaspération des Palestiniens puise ses origines dans ce qui a résulté de la visite de Sharon aux États-Unis. L’incapacité du président américain à convaincre le Premier ministre israélien d’abandonner l’idée de cette clôture de séparation est un véritable crève-coeur. « Les bonnes clôtures font les bons voisins », martelait Ariel Sharon à l’issue d’un entretien avec le président américain George Bush, donnant ainsi ses instructions pour la poursuite de la construction de ce dispositif. Pendant ce temps-là, les grues poursuivaient leur besogne, plantant en Cisjordanie des poteaux équipés de détecteurs électroniques, continuant dans l’édification de la clôture controversée destinée, selon Israël, à se protéger d’éventuelles attaques palestiniennes. Une thèse qui trouve des échos favorables en Amérique, à travers les positions de certains membres du Congrès américain. Comme a pu le déclarer ce véritable croque-mort de la paix, ou du peuple palestinien, on ne sait plus à quoi s’en tenir. En effet, membre important du Congrès américain et apprenti fossoyeur durant ses heures de loisirs, Tom Delay n’a pas hésité à encourager Israël à ignorer la trêve des militants palestiniens, et à continuer ses actions militaires jusqu’à ce que le dernier des Palestiniens soit tué ou emprisonné. Rien d’étonnant de la part d’un néoconservateur parachuté, évangéliste et membre du mouvement des chrétiens sionistes américains. Mais Tom Delay ne s’arrête pas là, soulignant que la trêve palestinienne n’est que le résultat du départ des « tueurs » en vacances d’été. Ce chef du groupe parlementaire républicain avait fait ces déclarations devant la Knesset, à l’occasion d’une visite qu’il effectue à Israël. Petit détail de l’histoire, Delay est considéré comme étant plus à droite qu’Ariel Sharon. Qui dit mieux ? Entre temps, le mur de la honte continue son petit bonhomme de chemin, les colonies leur expansion, une partie de Palestiniens à être expropriés de leur terre, l’autre partie à pleurer, une autre partie à subir les massacres israéliens… et la vie continue.

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