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Rachida Dati fait marche arrière dans l’affaire du mariage annulé

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S’il y a une vérité politique et médiatique à reconnaître immédiatement, c’est que la positon adoptée par la ministre de la Justice, Garde des sceaux, Rachida Dati dans l’affaire du mariage annulé est des plus inconfortables. Et ce pour deux raisons majeures: la première est qu’elle semblait désespérément seule à défendre un jugement considéré par certains comme juridiquement sain alors que d’autres le voyaient comme socialement erroné, la seconde est qu’elle semblait prêter le flanc à une vague de critiques de plus en plus violentes qui fédèrent des familles politiques aux intérêts historiquement contradictoires.
Devant une telle pression, Rachida Dati avale son chapeau et renie sa première appréciation. Elle vient de demander  au procureur général de Douai que le parquet fasse appel avec cet argument «L’annulation d’un mariage par le tribunal de grande instance de Lille a provoqué un vif débat de société. Cette affaire privée dépasse la relation entre deux personnes et concerne l’ensemble des citoyens de notre pays, et notamment les femmes».
Malgré cette décision , Rachida Dati nie avoir changé d’avis. Elle fait dire par son porte-parole de la chancellerie «qu’il n’y a pas de revirement. La ministre a voulu prendre eu compte le vif débat de société suscité par cette décision». Il faut dire que la prise de position de Rachida Dati favorable au jugement qui annule ce mariage avait provoqué des réactions d’un violence inouïe. A l’extrême gauche de l’échiquier politique, la dirigeante communiste Marie- George Buffet avait tiré à boulets rouges sur les déclarations de Rachida Dati : «Ces propos sont une monstruosité juridique et une indignité de la part de la Garde des sceaux». A l’extrême droite Marine Le Pen vice-présidente du Front National n’y va pas par le dos de la cuillère : «Le jugement est inepte (mais) ce qui est absolument délirant, c’est le positionnement de Mme Dati (…) On voit là les conséquence de la pression migratoire que nous ne cessons de dénoncer».
Rachida Dati était si malmenée que deux grosses pointures de la majorité se sont proposées pour prendre sa défense. D’abord le secrétaire général de l’UMP, Patrick Devedjian, qui estime que Rachida Dati était «dans son rôle de protéger les décisions de la justice». Ensuite Xavier Bertrand, ministre du Travail qui y va de son couplet de soutien:«Ce qu’elle a dit correspond tout à fait au rôle du Garde des sceaux, et j’aimerais bien aussi que chacun puisse raison garder par rapport aux déclarations de Rachida Dati».
Mais cette stratégie de défense ne réussi pas à ramener le calme au sien de la majorité et de l’opposition. La pression politique était telle que le Premier ministre François Fillon était sommé de dire si les propos de Rachida Dati, avant l’appel, reflétaient la position de son gouvernement.
Saisissant l’occasion d’une première intervention médiatique depuis le déclenchement de cette crise, François Fillon révèle qu’il avait pour sa part envisagé «le cas échéant» une saisine  de la Cour de cassation pour empêcher que «ce jugement ne fasse jurisprudence». C’est dire à quel point il a lui-même été secoué par une telle appréciation. Il le dit lui-même pour justifier la nouvelle donne : «C’est une affaire très très délicate, qui choque beaucoup de Français parce qu’elle semble nous ramener à des temps très anciens». Premières victimes de ce bras de fer entre l’appareil juridique et l’opinion, outre l’autorité et la crédibilité de la ministre de la Justice Rachida Dati obligée de se renier publiquement après avoir subi une salve de critiques capables d’abattre un éléphant, le couple de Franco-maghrébins par qui le scandale est arrivé. Alors qu’il pensait déjà avoir enterré cette mésaventure, ce couple, un ingénieur et une étudiante de confession musulmane a de fortes chances de se retrouver au cœur d’une tourbillon judicaire et médiatique d’une grande ampleur. C’est que le sujet, producteur de fantasmes, excite les consciences et mobilise les énergies. Une association comme «Ni putes ni soumises», jadis mobilisée pour dénoncer la violence physique et sexuelle subie par le jeunes filles dans les cités, compte lancer une initiative similaires avec ce mot d’ordre ravageur… «Ni vierges ni soumises».

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