Une dizaine d’islamistes présumés ont été tués mardi par l’armée algérienne lors d’un ratissage à Ghzerwal, un maquis dense et escarpé, au lendemain d’un attentat à la bombe survenu à la gare routière de Boumerdès à une cinquantaine de kilomètres d’Alger, rapportait mercredi le quotidien algérien "L’Expression". L’attentat de Boumerdès avait fait trois blessés légers. Selon le journal, depuis le début de l’opération de ratissage intitulée "Araignée" et qui dure depuis un mois, sept autres membres de groupes armés ont été éliminés. Le bilan, encore provisoire, de cette vaste opération antiterroriste fait également état de la reddition de trois islamistes, ainsi que la destruction de plus d’une vingtaine de casemates. La plus importante est celle découverte à Zaâtra au nord de Si Mustapha, longue de plus d’un kilomètre et renfermant même un atelier de fabrication de bombes artisanales."L’Expression" ajoute que c’est dans cette grotte qu’ont été fabriqués les engins ayant explosé récemment dans le centre de la ville de Boumerdès. Il avance donc que la base logistique du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) local a été détruite.
La publication rappelle que des unités de l’armée algérienne sont toujours en opération dans les maquis du département de Jijel, à 360 km à l’est d’Alger. Les militaires sont à la recherche d’un groupe armé, composé d’une vingtaine d’éléments affiliés au GSPC, qui tente par tous les moyens de sortir du bouclage hermétique installé par les services de sécurité, s’étalant sur un périmètre de plusieurs kilomètres. Dernièrement, le GSPC est devenu très actif augmentant ainsi l’inquiétude des observateurs algériens qui commencent à remettre en doute de plus en plus de l’efficacité de la "Charte pour la paix et la réconciliation nationale". Ils se demandent désormais à quoi sert cette Charte si elle ne contribue pas à instaurer la sécurité dans ce pays. Pour sa part, l’éditorialiste du quotidien algérois, El Watan, dénonce l’intimidation et la répression dont font l’objet les familles de victimes du terrorisme après que deux membres de ces familles ont été interpellés par la police. Motif : ils se sont rassemblés devant le Palais du gouvernement rien que pour protester ! « Aujourd’hui, c’est le pouvoir qui dénie aux familles des victimes le droit de se constituer en comité, conformément aux lois de la République, pour défendre la mémoire de ceux qui sont tombés sous les balles assassines des terroristes, exiger que justice leur soit rendue et qu’un statut leur soit enfin accordé», s’indigne-t-il.
Drôle de réconciliation
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