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Un espion à l’intérieur d’Al-Qaïda

© D.R

«J’ai mangé, dormi, prié, je me suis entraîné avec Al-Qaïda. Personne ne savait la vérité. Personne ne savait ce que j’étais vraiment ». Ce témoignage diffusé sur la chaîne britannique BBC est celui d’Omar Naciri, un nom d’emprunt d’un homme qui raconte dans un livre, paru récemment, sa vie au sein des filières d’Al-Qaïda.
Il s’agirait d’un Marocain, âgé de 39 ans, arrivé à Bruxelles dans les années 70 et qui se serait radicalisé au contact de son frère. Dans un livre, écrit en anglais, l’homme explique avoir fréquenté en Belgique des membres du Groupe islamique armé (GIA) algérien qui ont organisé les attentats du métro de Paris en 1995.
Certains d’entre eux auraient même été impliqués dans le détournement de l’avion d’Air France sur le tarmac de l’aéroport de Marseille quelques mois plus tôt. Omar Naciri explique dans son livre, qui s’étend sur une période allant de 1993 à 2000, comment il avait réussi à s’infiltrer dans deux camps d’entraînement en Afghanistan et ce pour le compte de la DGSE, les services secrets militaires français.
Mais quelle est la crédibilité de ce témoignage ? Quel est donc le but de l’auteur du livre ? Et pourquoi a-t-il choisi de le publier  maintenant ? Difficile de répondre à ces questions.
En tous les cas, le récit d’Omar Naciri doit néanmoins être pris avec beaucoup de prudence. Actuellement, il n’y a eu aucune réaction officielle, ni du côté de la sûreté de l’Etat en Belgique, ni de celui des services français. Sous couvert d’anonymat, des spécialistes ont néanmoins affirmé samedi matin sur les colonnes de la presse belge que l’histoire de cet homme n’était pas impossible.
Des services de sécurité de plusieurs pays, notamment la France, l’Allemagne ou encore les Etats-Unis ont déjà eu recours à des agents doubles qui agissaient parfois en dehors du territoire national de ces Etats. 
Rappelons qu’en 2003, un homme avait été utilisé par le FBI pendant des mois comme agent double. Iyman Faris, un chauffeur routier né au Pakistan avait pour mission de rechercher des cibles pour des actions terroristes, y compris dans la région de New York.
Des officiels du Département de la Justice avaient alors déclaré au magazine « Time » que Faris avait été détenu en secret pendant environ deux semaines après une capture spectaculaire, le 1er mars 2003 au Pakistan, de Khalid Sheikh Mohammed, le chef des opérations d’Al-Qaïda. Installé dans une maison protégée en Virginie, Faris a envoyé des messages à ses commandants terroristes en utilisant un téléphone portable et le courrier électronique.

La nébuleuse terroriste :

Le degré de crédibilité d’Omar Naciri reste encore à vérifier. Mais ses déclarations confirment la théorie selon laquelle les premiers liens entre les GIA et la nébuleuse Ben Laden remontent au début de l’année 1992 après l’arrêt du processus électoral. Aujourd’hui, c’est le GSPC, fondé selon la presse algérienne en 1998 par Hassan Hattab en dissidence du GIA qui assure la «relève» de l’ancien groupe armé en servant de base d’opérations pour la nébuleuse Al-Qaïda. Mais il se démarque du GIA en élargissant son champ de combat (France, Mauritanie). La Charte pour la paix et la réconciliation du président algérien n’a pas séduit le GSCP.

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